A la rencontre du VTT Trial

Le VTT Trial est peut être la discipline vélo la plus spectaculaire, mais aussi la plus marginale. Travail de souplesse, d’agilité et d’équilibre, le trial s’affirme de plus en plus comme une pratique urbaine, à la mesure du skate et du roller qui ont conquis les centre-villes. Grâce à des machines survitaminées, les pilotes réalisent des prouesses qui laissent sans voix, avec des franchissements spectaculaires et des enchaînements où le but est de ne jamais poser le pied par terre. Pour en savoir un peu plus, nous sommes allés à la rencontre de Marc Vinco, légende du VTT Trial, à l’occasion d’un Village Départ du Tour de France, où le pilote français réalise un show quotidien...

Marc Vinco, pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Marc Vinco, j’ai 29 ans bientôt, le 10 novembre prochain. J’ai commencé la vélo trial il y a 20 ans. J’ai été 8 fois champion du monde, 13 fois champion de France et 2 fois vainqueur de l’Indoor Paris-Bercy. Et j’ai battu trois records du monde...

Pouvez-vous nous expliquer la différence entre le vélo Trial et le VTT Trial ?

La différence, c’est le diamètre des roues. Le vélo trial s’apparente à un BMX avec des roues de 20’’ et le VTT trial s’apparente au Montain Bike avec des roues de 26’’ de grand diamètre. Moi j’utilise un VTT trial pour mes shows sur le Tour de France, devant le public invité sur le Village Départ.

Mais le trial consiste en quoi concrètement ?

Le trial est un sport de franchissement, d’équilibre où il faut de la souplesse, de la précision. C’est un sport ou nous sommes en équilibre sur un vélo et où l’on doit franchir un certain nombre d’obstacles sans jamais poser le pied à terre... et bien sur sans chuter. Chaque chute et chaque pied posé est sanctionné de pénalités. Et à la fin du compte, le champion est celui qui n’aura finalement jamais posé le pied par terre... Ce qui est rarissime ! J’ai déjà été champion d’Europe en ne posant jamais le pied par terre sur 24 zones où j’ai tout fait sans pénalités. Mais c’est rarissime. Pour vous donnez une idée, les derniers championnats du Monde que j’ai gagné, j’ai du poser 6 fois le pied par terre sur 130 obstacles.

Quelles sont les spécificités techniques d’un vélo de trial ?

Se sont des vélos qui sont com des motos de trial avec un gros pneu à l’arrière, un petit pneu à l’avant. On a des chambres à air gonflées à basse pression. C’est une question que l’on nous pose souvent, savoir si on a crevé alors que nous sommes gonflés à basse pression pour avoir une adhérence et du rebond puisque l’on n’a pas de suspensions. On a des freins très puissants et se sont des vélos très légers. Le mien fait 9 kg mais il est capable d’encaisser des sauts importants. On a 9 kg de rapport solidité-légèreté....

C’est une discipline qui requiert des qualités athlétiques quand même ?

Comme tous les sports, il faut avoir la fibre musculaire, la tonicité. Maintenant, l’habit ne fait pas le moine et le corps physique ne fait pas le champion. J’ai toujours été impressionné par certain champions qui n’ont pas l’air de l’être t qui le sont parce qu’ils talentueux, parce qu’ils ont le don. Et j’aime ça. Maintenant, on ne peut pas tricher ... à passer des heures et des heures sur un vélo, c’est comme les champions de natation ou de cyclisme, on a nos muscles qui s’affûtent, qui se préparent. Et c’est quelque chose de frustrant parce que la forme physique, on l’obtient avec beaucoup de travail mais on la perd très très vite. Et c’est frustrant. Tous les champions le savent, même les gens qui font beaucoup de sport en amateurisme. Si on s’arrête pendant une semaine, la reprise est dure. Il faut savoir aussi respecter des moments de repos puisque l’on m’a appris que beaucoup d’entraînement c’était bien, mais il faut savoir se reposer pour ne pas tomber dans un cercle vicieux de fatigue qui fait que l’on n’avance pas. Il faut se ressourcer et y aller avec sa passion et son cœur.

Comment peut-on faire du Trial ?

La meilleure solution pour faire du trial, c’est de se rapprocher d’un club de vélo. Les clubs de vélos sont régis par la FFC et via ces clubs, on va arriver à avoir des conseils, des renseignements sur les disciplines puisque le VTT rassemble trois disciplines majeurs : le cross country, la Descente et le Trial, qui est le sport qui se rapproche le plus du skate ou des rollers, un peu urbain. Il faut donc se rapprocher d’un club de vélo pour être aiguiller au mieux. Puis pour acheter un vélo, on trouve facilement !

Quelle sera ton actualité après le Tour de France ?

Je fais faire pas mal de compétitions suer les mois d’aout et de septembre, des compétitions internationales, quelques manches de Coupe du Monde pour garder le pied à l’étrier, rester dans les trois meilleurs du monde. J’avoue que je ne vise pas le titre de Champion du Monde parce que j’ai loupé toutes les manches de début d’année parce que je n’étais pas ici, j’étais au États-Unis (ndlr : il était au Madison Square Garden avec le cirque du Soleil Levant). Mais je veux continuer à être dans les meilleurs du Monde pour pouvoir avoir cette petite facilité qu’ont les grands champions, et ça il n’y a que la compétition qui peut me l’apporter, me l’entretenir. Après je vais beaucoup de shows en Europe avant de repartir aux États-Unis à partir du moins de novembre pour 6 mois pour assumer les shows que je dois faire la-bas...

On a vraiment l’impression que le Trial est taillé pour le spectacle...

C’est vrai que la pratique à le bon coté et le mauvais. Le mauvais est que le trial est peu médiatisé, sport marginal, sport difficile à pratiquer. Les gens ont l’impression que c’est naturel, trouvant cela facile de se sauter sur la roue arrière, sauter sur la roue avant, sauter par dessus une barrière, par dessus de gens... Mais c’est 20 années de pratique ! Donc les jeunes qui s’y mettront, je leur conseille de persévérer, de ne pas croire que cela vient en 6 mois. Ça viendra en 2, 3 ans, 4 ans. Par contre ce qui est acquis est acquis. La technique, c’est quelque chose qui ne s’oublie pas. Maintenant il faut aimer, y passer du temps.

Le bon côté reste le spectaculaire et facile à exploiter. C’est un sport où on prend le vélo et avec un rien, avec 5m2, on fait un show devant 50 personnes, ce qu’un cycliste ne peut pas faire. Il lui faut un parcours de 200km.... On a donc les avantages et les inconvénients tous.

Dernier petit moins pour le trial, on est très peu médiatisé. On passe pas au journal de 20h trois fois par semaine, mais c’est un sport jeune, âgé de 20 ans à peine. Il a tout l’avenir devant lui, et j’essaie d’apporter ma petite touche personnelle à ce sport qui mérite...

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Retrouvez dans le Catalogue Culture Vélo, les vélos de Trial Monty pour les grands comme pour les petits.