Les tests Culture Vélo

BMC Teammachine SLR01

C’est avec l’arrivée des beaux jours que nous avons eu la chance de tester le modèle phare de la gamme Route BMC, le Team Machine SLR01 qui a brillé sur les plus belles courses du début de saison (Tour Down Under, Tour du Qatar Het Nieuwslbad, Tirreno Adriatico, Paris Nice, Pays Basque…) que ce soit avec Richie Porte ou Greg Van Avermaet.

le Team Machine SLR01 est le vélo que l’on ne présente plus maintenant…il y a déjà 15 ans la marque Helvétique présentait son premier Team Machine.

Depuis bien évidemment beaucoup de choses ont évolués, la technologie, la conception, la géométrie, les matériaux…

C’est donc en 2001, que le BMC Team Machine voit le jour avec l’équipe suisse Phonak. Un vélo qui tranchait déjà, un cadre fait d’un mélange d’alliage et de carbone, une conception avant-gardiste notamment avec ce wishbone Firefork unique, Le vélo était également équipé de la première fourche en carbone conçue par Mizuno, ce qui constituait également une première dans l’industrie pour un usage commercial ou professionnel.

Les autres éléments du vélo étaient faits d’un ensemble de tubes Easton Ultralight, et présentaient une conception dite « Skeleton - squelette » de la jonction tube de selle, tube supérieur, haubans…Un vélo qui faisait déjà de BMC une marque à part…il y a 15ans.

3 ans plus tard, le SLR 01 naissait… il était le premier vélo à être entièrement fabriqué en utilisant la technologie CNT Carbon Nanotube de Easton. Pour réduire encore le poids du cadre, les ingénieurs BMC allèrent jusqu’à prendre la décision d’omettre la traditionnelle couche externe en carbone tissé et de n’inclure que la structure carbone unidirectionnelle. Un seul objectif…le rendement.

2010, la Révolution est en marche :

Une évolution majeure… immédiatement reconnaissable …les haubans ont été abaissés.

Au-delà de l’effet de style, c’est l’association confort-performance qui a été ici recherché. Cadel Evans et Philippe Gilbert visiblement ont su en profiter (Tour de France + Championnat du Monde)

2013 : La Technologie ACE débarque

Comment optimiser un cadre ? BMC a trouvé la réponse… créer un logiciel qui va simuler des configuration de formes de tubes, de drapage de carbone, de longueurs de sections, d’angles…

Le résultat…34 000 configurations pour en choisir 1 seule….

Un cadre…790gr, 400 pièces de carbone avec un seul objectif l’équilibre rigidité-poids parfait comme l’exigeait les coureurs du Team BMC, à l’heure où les autres constructeurs misaient tout sur l’aéro et la rigidité absolue.

2016 : une gamme qui s’étoffe

La marque développe et innove encore avec une gamme plus large

• TEAM MACHINE SLR 01

• TEAM MACHINE SLR 02

• TEAM MACHINE SLR 03

Le tout bien évidemment repensé via le logiciel ACE

Pour un résultat parlant :

Nombre de pièces de carbone sur les différents cadres :

• SLR01 : 470 • SLR02 : 290 • SLR03 : 220

Le carbone utilisé pour le SLR01 est logiquement de meilleure qualité, plus léger et plus rigide que celui utilisé pour le 03.

Toutes les pièces sont placées à la main selon un plan de répartition élaboré par BMC

Ce plan de répartition est différent pour chaque taille de cadre afin d’obtenir des caractéristiques identiques quelle que soit la taille du cadre.

Fait assez parlant : le SLR01 avec lequel Cadel Evans a remporté le Tour de France en 2011 était moins performant que le SLR03 actuel !

En route pour le test :

Nous sortons le vélo du carton, on ajuste les serrages et le premier verdict tombe…c’est un vélo d’une finition exceptionnelle avec une esthétique particulièrement soignée.

Ici, on retrouve tout le savoir-faire Suisse, avec notamment le concept DTI qui permet de convertir facilement un passage de câbles mécaniques en passage de câbles électroniques). L’intégration est propre, sans compromis au niveau esthétique ou aérodynamique. L’élégance alliée à la performance.

On retrouve aussi la marque de fabrique de BMC les haubans ultra courts. En plus avec notre modèle en taille 51, on retrouve un vélo ultra compact aux lignes agressives et tendus.

Sur la géométrie, on remarque que les 2 ratios (Reach & Stack) en en disent déjà long sur l’usage du vélo

1/ LE RATIO STACK TO REACH

Il est ici assez agressif (1.40).

Pour ordre d’idée, le ratio passe de 1.55 à 1.35 pour les vélos confortables aux vélos plus radicaux.

Le Stack (c’est la hauteur entre l’axe du boitier de pédalier et la projection horizontal de la douille de direction) Ainsi, plus la valeur de Stack est élévée, plus la position sera relevée et confortable et inversement.

Le Reach (distance entre l’axe du boitier de pédalier et la douille de direction). Ainsi, plus il est important, plus la position sera aérodynamique.

Clairement, la position de pilotage est orienté performance.

LE DROP

C’est la différence de hauteur entre la selle et le cintre. Plus il est important, plus le cycliste sera incliné et couché sur sa machine.

Clairement, il va falloir être souple au niveau du bassin pour ressentir toute la quintessence de vélo.

BMC TEAM MACHINE SLR 1 / L’EQUIPEMENT

Au niveau de l’équipement, clairement BMC n’a pas voulu faire de compromis, ici pas de roues 1er prix, vous retrouverez une paire de roues DT SWISS SPLINE R 23 montés en CONTINENTAL GP4000S 23MM. 

Les périphériques eux aussi ne sont pas de seconde zone, du vrai du beau… avec notamment une selle Fizik Arione R7 Manganese.

Pour ce qui est de la transmission, on retrouve un groupe semi compact Shimano Ultégra ( 52-36 au niveau des plateaux, et 11 – 28 à l’arrière), pour être complet sur le 51 nous retrouvions des manivelles de 170 ( tailles 48-51, 172.5 54,56,58, et 175 pour le 61).

Au global, on retrouve un vélo parfaitement équilibré. BMC n’a pas souhaité faire une course au petit profit, pneumatiques, roues et assise sont au niveau du cadre…c’est assez rare chez la concurrence.

PLACE AU TEST :

Pour vraiment profiter de ce vélo et afin de pouvoir le tester dans différentes configurations nous avons pris 2 paires de roues différentes.

1/ Montage d’origine ( DT SWISS R 23 SPLINE 1520GR)

2/ Montage Race ( DT SWISS R55 T 1405GR)

BMC TEAM MACHINE SLR 01 : Comportement

C’est donc le moment de se lancer avec cette nouvelle machine. On se pose déjà plusieurs questions, quel comportement va-t-il avoir ? pour qui se vélo s’adresse t’il ?

Quels avantages a t-il par rapport à ses petits frères de la gamme route BMC (nous avions testé le SLR 02 ici).

Place au test grandeur nature, sur les roues du sud-ouest avec des petites intrusions dans les Pyrénées.

Sur le terrain, il n’y a pas de surprises, le comportement est conforme à ce que nous attendions pour un cadre haut de gamme, nervosité, rigidité sont au programme.

Nous sommes par contre agréablement surpris par le confort du vélo, nous nous n’attendions pas un tel niveau sur un vélo de ce type.

Il faut dire que le montage de base accentue cette impression, pneumatiques 25mm Continental GRAND PRIX 4000, roues DT SWISS..., la filtration est parfaite et c’est un vrai plus à l’usage.

Car si le confort est présent, la géométrie est-elle un peu plus radicale, c’est clairement un vélo de route de compétition, ici vous n’avez pas le choix d’une version plus cyclosportive, c’est une configuration unique et sportive.

Au niveau de l’équipement on s’y retrouve très vite, le groupe Shimano Ultégra est un modèle de fiabilité, c’est le best seller du fabricant nippon, budget maîtrisé, technologies de pointe...avec vous allez retrouver la précision de l’indexation, la force de freinage et surtout une qualité de fabrication parfaite.

A l’usage, le groupe semi compact 52-36 est une solution intéressante pour passer partout, qui plus est avec la cassette 11-28.

Pour nous, c’est la solution de développement parfaite (vous ne moulinez pas trop en étant sur le petit plateau, vous pouvez passer certaines difficultés avec le 52...) on se désespérait de voir les montages des constructeurs en 53*39 et 11-25. C’est évident que pour un coureur pro, le 53 est le minimum requis mais pour le commun des mortels... ce n’est pas la même histoire.

Ici,vous pouvez passer partout, et si jamais vous voulez tenter l’aventure en montagne, c’est encore possible (pour les plus forts et les jambes les plus affûtées).

Si ce n’est pas encore le cas, il y a encore deux solutions : adopter une cassette permanente de 11-32 ou avoir un petit plateau en 34 et les cols ne vous feront plus peur. A vous de voir.

Au niveau des périphériques, BMC a dû faire un choix pour limiter les coûts, on retrouve notamment un cintre et une potence alu classique, c’est clairement un petit bémol notamment au niveau du cintre, n’espérez pas retrouver un cintre haut de gamme, il est certes ergonomique mais vous retrouverez un tube rond sur la partie haute avec des gaines non intégrées.

Du coup, vous les ressentez quand vous avez les mains en haut c’est dommage pour un vélo de ce niveau.

Pour la selle par contre, c’est le top avec la Fizik Arione R7 Kium, pas de surprises c’est une très bonne selle...attention par contre si elle est parfaite pour les coureurs les plus souples, elle l’est un peu moins pour les plus raides d’entre nous.

On y retrouve donc la technologie Wing Flex, Les bords de la coque sont plus flexibles dans la zone où l’intérieur des cuisses entre en contact avec la selle. On retrouve donc une liberté de mouvement complète des jambes, la selle bouge légèrement pour s’adapter à votre coup de pédale et à votre morphologie.

Sur le vélo, les kilomètres s’enchaînent et les premiers retours sont bons, ce qui est vite perceptible…c’est sa fougue dans les relances. Ol lui faut des changements de rythme pour comprendre tout son potentiel. A allure modéré on retrouve un vélo presque commun, confortable léger certes mais rien de plus.

Par contre, si vous commencez à faire les pancartes, à chasser les kom sur strava...le vélo change radicalement de comportement.

C’est un vrai ROADSTER, il a du nerf à revendre...c’est une certitude, ce vélo est joueur.

Sa géométrie et son tissage carbone en font vraiment un vélo à part, il affectionne clairement les bosses et surtout les changements de rythmes.

Pour autant le vélo n’est pas exclusif en effet après avoir joué dans les bosses avec des démarrages successifs, le bmc slr 01 accepte parfaitement les baisses de rythmes. C’est un très bon point, car vous n’allez pas devoir lutter contre sa rigidité latérale.

Comparativement à certains vélos qui exigent une vitesse de croisière constante, ici ce n’est pas le cas, le SLR 01 est très tolérant.

Après les montées, il y a les descentes et on remarque quelque chose d’un peu perturbant, la direction est un peu raide, il faut vraiment brusquer le mouvement pour placer la roue là où vous voulez.

Cela demande un certain temps d’adaptation car cette rigidité importante, vous impose un sous virage marqué, il faut donc engager plus fort le virage en basculant vraiment le vélo et en engageant son corps vers l’avant.

Dans la seconde partie du test, nous avons voulu le mettre dans une configuration COURSE, avec des roues carbone de 55mm.

Au-delà du style, beaucoup de choses changent dans le comportement, le confort en premier forcement, la filtration n’est pas aussi perceptible et ce même avec du 25mm de section de nos boyaux continentale GATORSKIN.

Sur le plat également, autant on avait vraiment un comportement classique avec les roues du montage d’origine, autant là nous avons vraiment un vélo qui pousse aux crimes et aux accélérations permanentes.

Vous vous sentez pousser des ailes, cela file... dans les bosses, clairement le bmc slr 01 est dans son élément, les roues hautes ne la handicapent pas du tout au contraire. Assis et en puissance le boitier de pédalier ne bouge pas, pour aller chercher la pancarte le hauban arrière fait merveille et vous êtes littéralement propulsé vers l’avant...un régal !!!

Par rapport à son petit frère que nous avions eu la chance de tester, clairement le répertoire d’utilisation est beaucoup plus large, vous retrouvez un vélo plus vif, plus léger, le tout en étant même plus confortable...l’avantage d’un module HM et d’un assemblage plus logique.

Alors oui pour nous clairement si vous hésitez entre un BMC SLR 01 OU UN SLR 02, la question ne se pose pas, le vélo a un tempérament différent et le SLR01 vous procurera ce petit plus de plaisir.

LE BMC SLR 01, un vélo pour qui ?

Nous l’avons dit c’est un vélo qui correspond parfaitement aux attentes des compétiteurs, mais c’est aussi l’un des vélos compétitions les plus accessibles du marché.

En effet, il a cet atout de pouvoir rouler tranquillement avec un soupçon de confort et le pouvoir de vous propulser vers l’avant facilement. C’est un vrai vélo de compétiteur mais qui peut s’adresser à un public large, car c’est un vélo tolérant et accessible.

Pour les compétiteurs, gardez cette paire de roue d’origine pour l’entrainement (sa rigidité, sa qualité de fabrication, et ses roulements) sont largement au-dessus de beaucoup de roues de sa catégorie...DT SWISS a un seul défaut ne pas savoir se faire remarquer car sinon c’est une roue au top !!!

et pour les courses, une paire de roues carbone et là vous retrouverez une petite formule 1 qui n’attend qu’une chose vos WATTS.

LE BMC TEAM MACHINE SLR 01 LE BILAN

Encore une fois c’est une belle surprise avec ce fleuron de la gamme BMC, nous pourrions reprocher à la marque Helvétique sa discrétion, sa timidité au niveau du design du manque d’audace d’une année sur l’autre...visuellement c’est vrai les modèles 2014 2015 2016 se ressemblent beaucoup mais dans les détails tout changent...d’ailleurs ne dit t’on pas que ce sont les détails qui font la différence ?

Ici le marketing et les paillettes ne sont pas les premières préoccupations, l’essentiel c’est la qualité du produit.

BMC a clairement trouvé une recette incroyable, alors pourquoi tout changer d’une année sur l’autre ? C’est vrai dans l’automobile on ne se pose pas la question de la longévité de la gamme Porsche 911 par exemple.

Ici c’est la sobriété helvétique que vous allez retrouver c’est CLASSE ET EFFICACE alors pourquoi hésitez ?

On retrouve en plus dans cette configuration, une couleur noir mat et cette touche de blanc qui est du plus bel effet. Le design aussi même si il ne change pas, reste clairement différenciant...enlevez le lettrage BMC, et le vélo se démarquera tout seul.

Dans son équipement, il n’y a pas de fautes de goût, la marque a dû faire des choix certes, on regrettera par exemple le choix du cintre, mais au final avec une paire de roues très qualitative, des pneumatiques performants, une selle haut de gamme...sur cette première monte il n’y a rien à jeter et c’est rare à ce niveau de prix. Chez la concurrence, il y a souvent une selle, des roues, des pneus qu’il faut changer rapidement...ici ce n’est pas le cas.

Certes, le prix est là …4299€ mais à bien y regarder, vous retrouverez un rapport qualité prix assez rare sur le marché :
 CADRE CARBONE HAUT DE GAMME
 ROUES DT SWISS PNEUMATIQUES CONTINENTAL GRAND PRIX 4000S
 SELLE FIZIK C’est vraiment un vélo placé qu’il faut voir dans son ensemble.

En définitive, en adoptant un BMC SLR 01 vous adoptez un roadster ( à la fois un vélo qui est confortable sur les sorties calmes et quand vous poussez les watts il répond largement présent avec cette petite touche de nervosité.)

Si vous avez l’envie et ou le budget, adopter une paire de roues haute optimisera encore ses performances, en réduisant certes le confort...mais dans les accélérations vous n’allez pas être perdants !!!

Et quand vous n’avez plus de watts, il vous le tolérera...on regrettera cependant sa direction qui est-elle assez exclusive, il faut vraiment forcer pour ne pas subir le sous-virage naturel du vélo.

Pour le reste le vélo atteint quasiment une note parfaite, vivacité, rigidité et plaisir avant tout !!!

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