L’Enduro de Thuir 2015 par Rémy Durand
Bonjour à tous !
Ce week-end du 6/7 juin, nous sommes partis arpenter les sentiers de l’enduro de Thuir dans le 66.
Nous logeons dans le très beau village classé de Castelnou.
3ème manche du trophée des Pyrénées, cet enduro sera composé de 5 spéciales pour un parcours un peu allégé comparé à celui de 2014.
180 inscrits sont venus s’affronter dans les cailloux et le terrain sec et fuyant, typique des lieux.
Le plateau est particulièrement relevé avec des top pilotes de Midi-Pyrénées, du Languedoc Roussillon et espagnols qui ont fait le déplacement
Cela promet une belle bagarre dans le top 10.
Cet enduro marquera le grand retour aux affaires de mon team Mate Romain Mazure, après une longue période sans vélo, liée à des blessures et aussi à un heureux événement !
Comme en 2014, les reconnaissances à vélo sont autorisées et nous nous régalons le samedi avec une température de 32 degrés.
Le dimanche, nous attaquons vers 8h par une montée en camion au lieu-dit Peyrou.
La liaison 1 est un mini pédalo-portage de 10 minutes qui permet tout juste d’être échauffé.
La Spéciale 1 « PEYROU » est complètement inédite, elle a été tracée récemment par le club de Thuir, organisateur de l’enduro.
C’est une vraie merveille qui donne de grosses sensations de pilotage et beaucoup de plaisir.
Le départ s’effectue dans des virages glissants et sablonneux dans les buis.
Sur le milieu on trouve 2 relances qui font très mal et qui obligent à sortir les chevaux d’entrée.
Une fois bien carbonisé, nous enchaînons sur 2 épingles bien gratinées.
Une spéciale intense sans aucun moment de répit !
Ma spéciale se passe super bien et je prends le 1er scratch de la journée en 5min07s.
Ça commence bien d’autant plus que c’est la super spéciale pour le trophée des Pyrénées.
C’est le 22ème temps pour Romain qui se remet en mode race !
Liaison 2 : les choses sérieuses commencent avec un temps de liaison de 1h sur un DFCI et la température qui commence à monter.
Le départ de la Spéciale 2 « BELLECROZE » se fait à l’entrée d’un petit bois.
Des virolos glissants s’enchaînent avec un saut dont la réception se fait à plat sur un chemin de 4*4 et fait copieusement talonner les suspensions.
Puis arrive un gros freinage pour tourner à gauche vers « le XC » : une partie sinueuse, étriquée & serrée entre les arbres pendant 2 minutes, tout en relance !
Le final se fait sur une portion beaucoup plus rapide avec les arbres qui défilent dangereusement sur les côtés !
Encore une fois ma spéciale se passe super bien et c’est le 2ème scratch en 2min46s.
8ème temps pour Romain qui confirme que, même sans entraînement, il faudra compter sur lui !
Liaison 3 : cette fois nous disposons d' 1h30 de liaison pour faire la grosse liaison jusqu’à la chapelle. Le soleil est écrasant. Je marche beaucoup et enfile les litres d’eau.
La Spéciale 3 « SAINT MARTIN » démarre au pied de la jolie chapelle du même nom.
La première partie est vraiment très rocheuse & pentue, c’est une des plus engagée et défoncée de tout l’enduro.
Un travail titanesque a été réalisé par les organisateurs en 2014 pour tracer ce single roulable au milieu d’un véritable dédale minéral !
Je pars au taquet et les premiers virages et pierriers passent bien.
Rapidement je m’aperçois que je roule beaucoup trop vite et au-dessus de mes pompes dans cette zone ardue.
Je bute dans un caillou, déclipse un pied, commence à sortir dans le décor, je frappe un autre caillou et le 2eme pied déclipse….ça commence vraiment à sentir mauvais et finalement je plante l’avant et c’est la giga boite OTB dans les cailloux.
Je me relève rapidement, rien à signaler ni sur le vélo, ni sur le bonhomme, un vrai miracle vu les caillasses qui jonchent le sol…je repars….grosse alerte quand même.
Nous enchaînons sur le fameux passage des grottes avec les 6 marches à enrouler.
La fin de la spéciale est géniale alternant le rapide et le sinueux !
La gamelle m’a fait perdre pas mal de temps mais ça reste contenu et je fais le 2eme temps à 2s du scratch.
12ème temps pour Romain.
Liaison 4 : Elle se fait par un single puis un chemin 4*4 et nous montons tranquillement vers le Roc de Majorque et sa vue imprenable sur les environs.
La Spéciale 4 « ROC MAJORQUE » a été cette année tronquée de toute sa partie finale, probablement jugée trop physique et pas assez intéressante techniquement.
Il ne restera donc que la partie engagée et défoncée, réputée pour les crevaisons et les broyages de roues.
Le départ est pentu et s’effectue sur le sommet où la vue est exceptionnelle et les cailloux omniprésents.
Nous attaquons d’entrée dans le vif du sujet avec un départ dans la pente avec des bonnes caillasses souvent mobiles.
Au bout de 10s, nous arrivons tout de suite sur la fameuse partie difficile avec les cailloux en lames.
Après une relance en faux plat descendant sur un chemin en pierre, j’attaque trop fort dans un virage à droite glissant.
La roue arrière part en glisse, puis l’avant, j’ai beau appuyer de toutes mes forces avec la jambe, impossible de récupérer cette dérive, je finis à plat ventre complètement arrêté.
Je repars au taquet dans le goulet archi défoncé.
A peine 20 mètres plus loin j’entends le fameux pssshhhhhtttt qui veut dire que mon pneu tubeless vient de se déchirer sur les caillasses très aiguisées qui sont légions dans le coin.
Pas question de s’arrêter….la spéciale est courte…je finis sur la jante arrière (une pensée pour les mécanos et le service MP3 de Mavic)
Finalement le goulet encaissé et les épingles finales passent plutôt bien sur la jante !
Malgré quelques drift carabinés et de grosses frayeurs, je ne lâche rien jusqu’au village classé de Castelnou.
Chute + crevaison…ça fait beaucoup sur une SP courte de 3 minute mais je n’ai jamais baissé les bras et finalement l’addition n’est pas si salée.
Ce sera le 3eme temps à 4s du scratch.
16ème temps pour Romain.
Liaison 5 : je répare ma crevaison en 4ème vitesse et ça repart !
Heureusement les temps de liaison sont larges et cette liaison 5 est une formalité avec peu de dénivelé comparée aux précédentes.
La SP5 « TRJV » est l’ultime spéciale du jour.
Il est midi 50 et il fait toujours 32 degrés.
Sur cette spéciale la pente est continue mais faible pendant environ 3 minutes.
L’objectif consiste à essayer de garder tout le temps un maximum de vitesse sous peine de devoir compenser avec du physique, déjà largement émoussé par la chaleur et le gros tour de vélo.
Toujours en prise au pédalage on enchaîne des virages, des relevés, des doubles, entrecoupés de relances plus ou moins longues & douloureuses.
Je jette les dernières forces dans la bataille.
Pas de grosse erreur mais un sentiment que je j’aurais pu aller plus vite sur le haut.
Romain lui, se colle la première boîte de la journée, il fallait bien reprendre !
Ce sera quand même le 3ème scratch de la journée pour moi et le 24ème temps pour Romain.
C’est l’heure du repas salvateur et de la remise des prix
2 grosses bûches et une crevaison, vu le plateau, je ne m’attends pas à des miracles.
Et pourtant…les autres aussi ont eu des soucis mécaniques, des crevaisons, ou tout simplement trop chaud et au final je me retrouve devant !
Après avoir buté sur la 2ème marche du podium en 2014, c’est une grosse satisfaction de remporter cette édition de l’enduro de Thuir 2015.
Cette belle journée me conforte en tête du trophée des Pyrénées.
Rajoutons à cela le grand retour de Romain avec une 12ème place au général.
Aaaaah décidément, quelle belle journée !!!!
Un grand merci :
- au staff de Culture Vélo Blagnac pour son soutien indéfectible
- à Max de Novyparts pour l’optimisation des suspensions
- à Laurent d’Extrain pour les entraînements
Rémy
