La mutation du vélo est en marche, par Gérard Van Schendel

Figure emblématique de la Centrale Culture Vélo, Gérard VAN SCHENDEL a vécu aux premières loges la naissance de l’enseigne et ces 10 années de développement. Aujourd’hui, « rangé des vélos » mais toujours présent aux côté de Denis Briscadieu, « le professeur » regarde vers l’avenir avec lucidité, maitrise du sujet et beaucoup de pédagogie.

Attachez vos jugulaires…le métier du vélo passe en hypervitesse.

La grande mutation : Tout allait très vite. Tout ira encore plus vite…

Dans les années 80, le nombre de points de vente vélo en France atteignait les 8 000. Aujourd’hui, ce nombre se situe autour de 1 500 et il va encore chuter. On peut situer entre 4 à 500 maximums, le nombre de magasins qui resteront en France pour la distribution spécialisée du vélo.

Seuls les magasins vendant du vélo et que du vélo seront crédibles aux yeux du consommateur. La spécialisation sera le facteur déterminant. La proximité à la vente entre vélos et engins à moteurs sera donc à proscrire.

Les magasins devront s’adapter à la large variété des familles de produits spécifiquement vélo. Ce qui entraine inéluctablement une augmentation de la surface de vente. Ils devront être intransigeants pour composer chacun ses gammes parmi leurs divers fournisseurs. Ils devront de plus en plus s’appuyer sur une Centrale et ne suivre pratiquement plus que des produits référencés. Ce sera la seule façon de résister à la montée en puissance des magasins de sport et des grandes surfaces.

Ensuite, il faut considérer le phénomène de l’émergence des magasins de marques propres.

Cela se fait déjà aujourd’hui et d’autres marques fortes (de vélos en particulier) vont encore essayer de capter le consommateur en lui proposant chacun sa gamme et sa marque dans un magasin exclusif et parfois appartenant à la marque. Ce sera à chaque fois un échec car trop coûteux et inadapté à la demande du consommateur qui voudra autre chose qu’une seule marque .Enfin, une marque qui se respecte ne peut pas être concurrent direct de ses clients sur un même marché.

Il va sans dire que l’autre axe de développement de la distribution est incontestablement la vente sur internet.

Seuls les Réseaux structurés pourront être viables et être crédibles pour ce système de vente.

Seul un tissu national de magasins pourra satisfaire le SAV, le suivi, la garantie, les échanges éventuels pour satisfaire le consommateur.

La conséquence de tout cela est que si le nombre de magasins traditionnel ira en s’amenuisant, il en sera de même pour le nombre de marques évoluant sur le marché.

Seules des marques fortes dans leurs gammes et dans leur implantation internationale vont pourvoir être pérennes sur chaque marché domestique.

Enfin, et il est certain que La distribution va s’ouvrir. Finies les exclusivités d’une marque attribuée à un seul magasin. Ce sera à chaque magasin d’avoir ses armes propres et d’avoir la bonne politique commerciale ainsi que de très bons Services pour faire ses ventes.

En matière d’économie et de marchés, la destruction est parfois créatrice. Ces périodes où tout s’amplifie et s’accélère sont sélectives, violentes mais finalement toujours salutaires pour ceux et celles qui les abordent « biens équipés et entrainés ».

La vie est une course d’anticipation. Je souhaite bonne chance à tous !

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