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Lapierre Zesty 427 AM

A l’image de Lapierre et de son ambassadeur de l’All-mountain et de l’Enduro « Nico Vouilloz », la marque et leurs modèles évoluent au fil des tendances, visant toujours la performance et le plaisir.

A ce jeu, le Zesty est devenu un incontournable dans la catégorie depuis de nombreuses années et cette dernière version du Zesty AM 2016 devrait sans aucun doute nous séduire.

Le modèle de test est le 427 AM dans sa version suspension mécanique en taille L.

Nous avons effectué 6 sorties de test totalisant 250km et 7000m de dénivelé durant le mois de Janvier 2016 dans nos spots de référence : les Gorges de l’Aveyron et la vallée du Lot. La météo capricieuse nous a permis d’évoluer dans toutes les conditions de sol mais majoritairement humide et glissant.

Zesty 427 AM

Ce modèle est classé dans la catégorie All-mountain et Trail par Lapierre et nous pourrons observer que ce vélo a les capacités pour exploiter ce segment au maximum.

La version 427 est situé au milieu de la gamme « Zesty » avec un prix annoncé autour de 3500€.

Nous n’allons pas lister les composants du Zesty, vous pourrez vous documenter sur les liens suivants, ici et , mais nous les commenterons.

Parlons de suite de l’élément qui fait peur dans ce segment polyvalent : le poids. Nous l’avons pesé avec des pédales de 500g et nous obtenons un vélo de 14.5Kg.

N’ayez pas peur, il faut l’essayer avant de fuir…Rien n’est alarmant !

Pour commencer, le cadre est en aluminium « Suprême 6 » ; ses gros tubes et ses grosses soudures font penser à un vélo de Freeride, résultat le vélo est esthétiquement rassurant et physiquement très rigide.

Pour autant les formes intérieures du cadre sont travaillées afin de gagner du poids, comme sur les pattes arrière par exemple.

Le cadre possède des couleurs « à la mode » actuellement, et la décoration est assez bien réussie, notamment avec les liserés noirs qui font ressortir l’orange et qui aurait pu être plus nombreux à notre goût.

Par contre nous avons relevé des petits « manque » de peinture orange sur le modèle de test dans les parties creuses du cadre. La finition de la visserie est également au rendez-vous : la visserie gravée au laser, et fabriquée avec des matériaux de qualité.

Du côté de la géométrie tout laisse penser que nous allons pouvoir nous amuser avec cette nouvelle géométrie « plus agressive ». L’angle de chasse est ouvert à 66.5°, les bases font 430mm, et la tige de selle conserve un angle relevé de 74.5° pour une bonne position de pédalage.

Juste en montant dessus, on se sent bien, juste un poil dépaysé d’être sur un vélo de 150mm avec une géométrie typé All- Mountain.

Le système de suspension OST+ associé à l’amortisseur FOX FLOAT avec 3 réglages de compression très bien étalonnés permet d’adapter la suspension au terrain tout en roulant.

La meilleure position en montée reste l’intermédiaire et « tout ouvert » en descente.

L’autre moitié de la suspension est une fourche qui marche à merveille, la 34 Performance avec également 3 réglages de compression.

La position intermédiaire est bien adaptée pour rouler en toutes circonstances. Ses couleurs se marient bien et même mieux que sur le cadre : « mais les gouts et les couleurs ne se discutent pas… »

Lapierre a pris le parti de laisser les câbles et flexibles à l’extérieur du cadre, mais de façon esthétique sous le tube diagonal avec leur « croisillons » que nous connaissons depuis longtemps. Les bricoleurs apprécieront ce choix et nous aussi car les opérations de maintenance sont vraiment plus aisé. Et cela peut sauver un week-end lorsqu’il faut changer un frein rapidement ou une gaine de dérailleur arrachée !...

Autre plus, c’est la position du dérailleur sur la base, ainsi le dérailleur suit les mouvements de la chaîne pour un fonctionnement optimal.   La protection de base avec le câble de dérailleur intégré est costaud et esthétique, nous regrettons qu’elle manque un peu de longueur du côté du pédalier car des traces de chaîne commencent à apparaitre à la fin du test.

Un détail qui est rassurant pour rouler dans notre pays en hiver, c’est le dégagement autour du pneu arrière. Ainsi les paquets de boue peuvent progressivement s’évacuer. Par contre, une période d’adaptation est nécessaire concernant les bases et haubans encore un peu larges malgré les efforts de Lapierre.

Au début les talons des personnes « aux grands pieds » frottent sur ceux-là, ce qui peut perturber mais ce détail dérangeant se dissipe très vite.   L’organisation du cintre est bien ordonnée et les commandes tombent sous les doigts.

Le cintre et la potence sont des produits Lapierre signé « Vouilloz » du plus bel effet.

La largeur du cintre de 760mm et son léger galbe sont vraiment appréciable pour un vélo de ce calibre car ils vont permettre de le dompter. La potence de 55mm complète parfaitement la géométrie du vélo et donne de la maniabilité.

Les grips à lamelles ont un look un peu « vintage » mais contrasté par le sigle « LP » intégré au caoutchouc. Leur confort et adhérence sont vraiment à la hauteur avec ou sans gant.

Le freinage est assuré par des disques hydrauliques entrés de gamme de Shimano. Les leviers et étriers sont des copies de leurs grand frères XT, le touché est excellent et aucun défaut d’hydraulique n’est venue perturber le test. Seul bémol rencontré, les plaquettes ont tendance à glacer très rapidement. Les garnitures ne semblent pas adaptées à la pratique ou à la météo hivernale.

A noter également, le côté « Custom bike » poussé jusqu’à la selle SDG Duster qui reprend les coloris du vélo. Cette selle est ergonomiquement « universelle », et doit convenir à une grande majorité de pilote.

Pour compléter l’assise, la tige de selle Kind Schock Cruxi à câble 100mm : Ce débattement est idéal pour se sentir à l’aise dans la pente tout en maîtrisant les changements d’appui avec les cuisses.

Par contre elle est un peu lente au fonctionnement, probablement causé par la tension du câble. Nous avons juste oublié de vérifier. Ses réglages d’inclinaisons de selle ne bougent après le serrage et aucun jeu des bagues de guidage n’est apparu. De plus le serrage à collier et le faible encombrement de la manette permettent de la placer facilement sur le cintre.   La transmission en 2x10 est confiée à Shimano avec un mix de composant SLX , Déore et XT, qui fonctionne très bien. Sur ce segment le 2x10 est un choix judicieux qui conviendra à tous les pilotes qui choisiront ce modèle.

Les plus sont le dérailleur XT avec la manette permettant de durcir la tension de chaîne lors des descentes ; ainsi même les sauts de chaîne sont quasiment nuls. Le pédalier Race Face Affect SL en 24 -36T ne pèse que 785g alors qu’il paraît vraiment robuste. Dommage pour la cassette et la chaîne qui elles sont relativement lourdes.

Le train roulant est séduisant car il est composé de roue Race face Affect de 1820g la paire. Les roues sont transformable Tubeless évidemment grâce aux kits de transformation universel.

Nous avons noté le design des moyeux : « très jolie ». Les moyeux sont de très bonnes qualités et offre une qualité de roulement impressionnante. Les cercles semblent robustes car nous n’avons pas réussi à les abimer, ils ne se sont pas rayés au contact des pierres « volantes » de notre région.

  Parcontre pour ne pas changer de certaines mauvaises habitudes des constructeurs, la paire de pneu d’origine « SCHWALBE TOUGH TOM », n’est pas du tout adapté au segment du vélo. Sans une paire de pneu de meilleure structure et de gomme l’exploitation des qualités du vélo est impossible.

D’ailleurs pour pouvoir continuer le test de manière favorable nous les avons troqués pour une paire de Hans Dampf 2.35.

Fini les présentations et allons éprouver ce « beau bébé » ! Notre partie de test sera malheureusement coupé en deux à cause des pneus d’origine et de notre abnégation qui nous aurons pénalisé de bons résultats durant 3 sorties.

Phase1 : le doute…

En effet les premières sorties ont été mitigées au niveau du ressenti. Nous étions sur un terrain que nous connaissions jusqu’aux moindres « gravillons » et nous n’arrivions pas à rouler comme à l’accoutumer. Pourtant tous les settings de suspension étaient au vert, la position était idéale, la pression des pneumatiques était contrôlée.

Tous les passages techniques en montée se soldaient par des pieds à terres. Notre abnégation nous a même mené à recommencer plusieurs fois les passages pour vérifier si ce n’était pas le pilote qui flanchait. Rien à faire ! A contrario dès que le terrain avait un profil plus roulant malgré un fort dénivelé, on décelait rapidement des aptitudes de « rouleur » du vélo.

En descente, nous avions un peu le même dilemme : tant que nous roulions sur des parties roulantes ou le freinage était quasi absent ; le vélo se comportait à merveille.

Les suspensions avalaient le terrain caillouteux, les courbes s’enchainaient… Même les vibrations étaient en grande partie absorbées. Par contre, dès lors qu’une portion plus technique et que des cailloux humides se présentaient, le vélo devenait immaîtrisable. Après 3 sorties, nous décidions de changer les pneus…

Phase 2 : la découverte du Zesty

Pour 100g de plus par pneu, nous voilà repartis bien équipé pour effectuer à nouveau les mêmes sentiers et juger concrètement ce vélo.

Dès les premiers tours de roues, nous sommes rassurés des facultés de pédalage du vélo malgré le changement de pneu. Même si la géométrie est plus « agressive », le Zesty adopte une position adéquate pour fournir de la puissance au pédalage et rester à l’aise pour de longue sortie.

Ce critère a pu être comparé de manière fiable étant donné qu’en cours d’ascension nous avons échangé plusieurs fois de vélo avec les différents testeurs. Comme quoi son poids élevé ne le pénalise pas vraiment

Côté motricité, plus de reproches, les franchissements sont redevenus envisageables. Par la même occasion, nous notons que la suspension arrière en position intermédiaire de l’amortisseur et un SAG de 30% a un maintien important et garantit une assiette agréable sans pénaliser le cabrage qui permet d’enrouler les obstacles. L’équilibre avant/arrière est bien maîtrisée en montée.

Ensuite nous avons pu le juger sur des sections de conservation de vitesse dans des zones quasi trialisantes. Pour ceux qui connaissent, c’est le Cirque de Nibouzou, un single oscillant entre montée et descente et jonché de marche à franchir qui s’enchaîne sans repos.

Dans cet exercice, on apprécie le cintre large et la suspension très dynamique qui permettent de placer les roues avec précision. Sous l’effet des compressions le vélo accélère et lorsque les roues heurtent les cailloux le vélo ne ralentit que faiblement sans déstabiliser le pilote. La position centrale du pilote favorise sa très bonne aptitude au franchissement.

Actuellement, nous avons une référence pour les descentes rapides, celles des Pylônes de Douelle. Elles enchaînent les sections de lignes droites ou on roule sans freiner sur un sol graillonneux et caillouteux et des courbes assez serrés avec de beaux relevés.

Le vélo reste stable et la suspension est à l’aise avec les fréquences élevées de vibration. Par contre la faiblesse des freins ne rassurent pas pour aller chercher les limites. Malgré ce bon comportement, le grip et la répartition de masse globalement centré ne permettent d’attaquer aussi fort qu’avec un vélo plus typé Enduro.

Nous avons plutôt révélé des talents de descendeur au Zesty dans les sections techniques et lentes. Cette faculté est la conséquence encore une fois de cette position qui permet d’être tantôt sur l’avant ou l’arrière, les bases courtes et les suspensions qui réagissent aux variations de masse.

Ainsi il est facile de cabrer le vélo en descente, de tourner en nose-turn ou de se déhancher pour charger les roues en dévers, par exemple…

Puis étant donné que ces différentes sorties de test, on révélait des traits de caractères assez Freeride, nous nous sommes amusé à explorer un lieu atypique pour un vélo All-Mountain. Un bois complétement vierge de toutes traces dans lequel nous avons exploité les formes naturelles du sol, au milieu des ronces ou autres arbres morts.

Cette session est mémorable pour nous car elle s’est finie à la nuit noire éclairé par les flashs de l’appareil photos.

Le Zesty est un compagnon fort sympathique, qui ne rechigne pas à ces sessions Freeride mêlant sauts, descentes abruptes, manuals et dérapages.

Au bilan, nous avons pris du beaucoup de plaisir avec le Zesty, pas vraiment où nous l’attendions. Nous pensions essayer un petit Spicy qui s’est révélé un peu lourd pour la catégorie et finalement vraiment ludique permettant de prévoir tout type de parcours. Il reste tout de même un bon rouleur et il permet au pilote de se faire plaisir au niveau du pilotage.

Pour qui :

Amateur de montagne, de sortie technique, de freeride léger.

Cette version ne permet pas de s’engager sur de long raid mais des sorties Enduro avec du dénivelé de 40 à 50km lui conviendront sans problème. La version 527 étant plus légère couvrira le segment all-mountain de meilleure manière.

Suivant le guide de taille de Lapierre, la taille L convient pour des personnes de 1.76 à 1.86m. Nous confirmons que cette tranche est bien sélectionnée car le testeur de 1.75 a u besoin d’un temps d’adaptation contrairement à un autre de 1.82m.

Conseil pour rendre le Zesty irrésistible :

• Protection du cadre sur les bases et haubans car la peinture souffre à cause de la largeur de celle-ci et des frottements de talon. • Protection de la base proche du pédalier. • Changement de pneu et montage Tubeless à installer. • Essayer des plaquettes de frein d’un autre type de garniture. • Après usure de la chaine et de la cassette d’origine opter pour une combinaison de meilleure qualité

Concurrents :

 Cannondale Trigger 4 : 3000€
 GT Force X Expert : 3000€
 Orbea OCCAM AM H10 2016 : 3400€
 Scott Genius 940 : 3000€
 Trek Remedy 8 27.5 : 3300€

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