Le Catalan’Duro par Rémy Durand

Bonjour à tous,

Nous sommes le samedi 6 Novembre 2015 et me voilà en route pour le Catalan’Duro proche du petit village de Corbère dans le 66.

Ce sera ma 14ème et dernière course de la saison 2015 ainsi que la finale du trophée enduro des Pyrénées.

6 spéciales nous attendent pour un total de 1300d+ et 30kms sur un terrain plutôt sec et caillouteux.

Malgré la fin de saison, c’est un gros succès pour cet enduro avec 305 participants qui ont répondu présents.

Un beau plateau avec des enduristes chevronnés (Markel Uriarte, Tony Rampon, Thomas Escudier, Vincent Colange…), des descendeurs bien excités (Geofrey Buisan, Irénée Menjou…) et des crosseurs locaux de niveau mondial qui sont venus se mêler à la bataille (Hugo Drechou, Victor Koreztky).

Les conditions s’annoncent idéales avec une température autour de 20-25 degrés et un terrain ni humide, ni poussiéreux.

Après mes récentes victoires à Bruniquel et à Brassac, forcément l’idée du finish en beauté et du « jamais 2 sans 3 » est bien ancrée dans un coin de ma tête.

C’est parti !

Le réveil est matinal et dès 7h30 nous attaquons tranquillement la liaison 1.

J’ai la plaque 1 et un ouvreur de Luxe en la personne de Damien Oton !

SP1 « Citerne - Saint michel de Llotes »

8h30 c’est le start de la SP1.

Le départ est très tortueux et étroit avec des arbres typiques du coin qu’il faut surveiller en permanence pour ne pas accrocher le guidon et finir à plat ventre.

On enchaîne rapidement sur une partie montante assez physique mais heureusement pas trop longue.

Quelques virages plus loin, on plonge à droite sur un gros pierrier qui sera le théâtre de quelques belles gamelles.

La suite est une bonne minute dans une partie bien pentue et défoncée avec des pierres.

On arrive au gros pylône électrique pour le passage assez redouté de l’ornière.

Encore une partie physique puis le final se fait sur une portion plus simple et rapide.

Je roule souple, sans grosse prise de risques et sans erreurs majeures.

Ça commence bien avec le scratch à l’arrivée.

SP2 « la maxi »

Cette spéciale est plus ouverte et rapide que la précédente.

On trouve quelques sauts, jamais difficiles mais toujours bien funs.

C’est aussi la spéciale la plus longue du jour, autour des 7 minutes, et il faut s’employer pour tenir le coup et ne pas s’installer sur un faux rythme.

La 2èmepartie est vraiment sympa avec du flow, des compressions et des dalles.

Je décide d’attaquer d’entrée et plus fort que dans la SP1 mais ce choix ne paye pas du tout.

Dès le 3ème virage je commets une grosse erreur et je pars dans les buissons sur la droite, heureusement je ne tape rien, et je repars rapidement.

Ce sera le 2èmetemps à 10s et un gros avertissement sans frais.

SP3 « L’E1000 »

Ce sera la spéciale la plus courte, et la plus atypique de l’enduro. Surnommée la E1000 en l’honneur de l’excellent et sympathique pilote local Emile Julia.

Après un petit saut et quelques virages à plat, on se retrouve dans un énorme coup de cul qui devient de plus en plus raide.

Une fois complètement essoufflé et arrêté, on roule sur un replat avec des cailloux mobiles qui consomment encore le peu d’énergie restante.

Le voyant du compte tour monte en flèche pour tout le monde, jusqu’à atteindre la zone rouge dans un râle de souffrance !

C’est à ce moment-là que la pente s’inverse et que les choses se corsent copieusement.

Une zone compliquée avec une première marche, un pierrier blanc en devers glissant, et une dalle bien raide qui finit avec une marche.

Et en dessert une partie vraiment raide sur les freins. Bref, un condensé d’enduro en 2 minutes !

J’ai un peu coincé dans la montée mais je suis passé sans encombre dans le pentu.

Ce sera le 2ème scratch du jour, les autres ont dû coincer aussi !

SP4 « LA dolmen »

Comme la SP1, cette SP4 est étroite entre les arbres et il faut viser juste pour conserver un bon flow.

Pour la première fois de la journée je sens que je suis sur le bon dosage entre la prise de risques trop élevée qui envoie au tas et le roulage trop safe qui fait du chrono moyen.

Malheureusement cette spéciale sera annulée pour des soucis de chrono, dommage !

 SP5 « LA dual »

Des ornières, des caillasses, un goulet cagneux, autant le dire clairement, ça commence par du velu et il faut être bien réveillé malgré les débuts de fatigue !

Au milieu de la spéciale on rencontre un gros physique bien massif, d’abord 30s pour s’échauffer puis rapidement 1min de montée supplémentaire pour s’achever !

Enfin ça bascule dans une partie plus pentue et technique avec des épingles.

Le final se fait dans le lit d’un ruisseau avec quelques sauts et des passages trialisants.

J’ai mis absolument tout ce que j’avais en réserve dans la partie physique, tant et si bien que j’ai été dans le dur et à la peine dans toute la partie DH.

Ce sera encore un temps scratch à l’arrivée !

SP6 « la oton »

Cette spéciale est surnommée la Oton en référence à un certain Damien, pilote issu du terroir local et qui roule à des vitesses supersoniques en imitant des bruits de motocross. Vous voyez qui J ?

Le tracé commence par des pierres mobiles propices aux crevaisons et rapidement on arrive sur un saut qui permet un bon gros vol avec la vitesse.

Ensuite une zone un peu technique avec un pierrier de 3 dalles qui secouent et qui s’enchaînent avec une grosse marche à plat.

Nous passons à proximité du joli château qui donnait historiquement le nom d’enduro des châteaux au Catalan’duro.

Nous arrivons au goulet stressant qui donne l’impression de rouler dans une faille, comme si on allait tout toucher des 2 côtés !

Le final se fait en ville avec des whoops en bois préparés par les organisateurs, sacré boulot !

Ma spéciale se passe sans encombre et ce sera le scratch ex-aequo avec un certain Victor Koretzky, cool.

RESULTATS ENDURO, TROPHEE, PODIUMS

Le chrono annonce 30 minutes de spéciales. C’est beaucoup pour un enduro d’une journée et 1300d+.

Cela a nécessairement donné des spéciales très physiques nécessitant un bon cardio et une bonne résistance.

245 finishers ont terminé la boucle classés, cela fait donc une belle brochette de 60 abandons tout de même.

De mon côté j’en termine avec le sourire, une sensation de légèreté certainement due à la fin de saison, un sentiment d’avoir bien roulé, sans gros crash ni pépin technique.

Les résultats tombent, après le SBC, Thuir, le RMP, Bruniquel, Brassac, le Catalan’duro sera ma 6ème victoire cette saison !

C’est vraiment une immense satisfaction de finir sur une note aussi positive et avec un 3ème trophée des Pyrénées d’affilée à la clé.

2015 restera comme ma plus belle saison au niveau des résultats comme des sensations.

Maintenant place au repos, à la coupure et RV en 2016 pour de nouvelles aventures !

 

 Un grand merci à tous ceux qui me permettent de vivre ma passion à fond :

  • au staff de Culture Vélo Blagnac pour son soutien indéfectible
  • à Maxime Bouchez de Novyparts pour l’optimisation des suspensions
  • à Laurent Solliet d’Extrain pour les entraînements
  • à Fredo Aubert et tous les bénévoles du Catalan’Duro pour ce superbe weekend
  • à Patrick Legendre pour toute la coordination de notre beau trophée des Pyrénées

Rémy

Culture Vélo Toulouse - Blagnac

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