Le vélo au coeur des tendances à venir, par Laurent Gillot

Laurent GILLOT est un jeune « sage » tant la vision qu’il a de son métier, depuis l’ouverture de son magasin Culture Vélo à Périgueux, se révèle juste et opportune.

Écoutons ce jeune chef d’entreprise de 28 ans, ancien compétiteur, qui a su néanmoins préempter avec succès, les nouvelles tendances du cyclisme que sont « les nouvelles pratiques ».

Dans 10 ans, la pratique du vélo sera devenue une « évidence » incontournable et incontestable,

Aussi naturelle et quotidienne que peut l’être aujourd’hui l’informatique ou l’internet.

La pratique du cyclisme s’enrichira de nouveaux univers. Très loin du terroir de la course et du cyclosport, le vélo va changer de vitesse et d’état d’esprit. Nous allons vers de la mobilité douce, comme on dit chez Culture. Et moi qui suis comme beaucoup venu au magasin avec un dossard derrière le dos, j’apprécie et j’anticipe ce coup de fraicheur dont nous sommes en train de vivre les prémices, avec l’avènement du vélo urbain et du VAE. Une aubaine formidable et un signe que le meilleur est surement à venir pour le/les métiers du magasin.

A mon sens le vélo va s’imposer massivement sous l’impulsion des institutions. D’abord les villes, conseils régionaux et autres instances de proximité qui vont redoubler d’effort pour promouvoir le vélo au quotidien, comme le geste naturelle de déplacement. On le voit déjà aujourd’hui avec l’essor des voies vertes qui connaissent un succès formidable partout où elles sont crées. En terme d’aménagement urbain, les villes vont petit à petit passer du « tout auto » au « tout vélo » en trouvant là une solution économique au problème de désengorgement qu’elles rencontrent aujourd’hui. Enfin, les entreprises ne seront pas en reste puisque l’on voit déjà aujourd’hui, qu’elles préfèrent aider leurs salariés à financer l’achat d’un vélo, que de continuer à rembourser en partie leurs frais de transports, même « en commun ». Les institutions feront plus pour le vélo en 10 ans que la compétition cycliste en 2 décennies de dégringolades. Ce seront eux les vrais prescripteurs.

Ensuite, le consommateur sera de plus en plus éduqué et favorable à la pratique du vélo. La montée en puissance du facteur environnemental conjugué à la nécessité de minimiser ses coûts de déplacement vont créer un état d’esprit « pro vélo » dont on voit naitre aujourd’hui, avec succès, les premiers effets.

De notre côté, nous allons tous devoir faire plus ou moins notre révolution culturelle et arrêter de penser que le cœur de notre activité est lié uniquement aux passionnés amateurs de 11 vitesses

Et de roues à 900 grammes. Ne snobons ni les pratiques urbaines, ni le VAE. Il faut être prêt, dès aujourd’hui, à saisir l’opportunité du « nouveau cyclisme » tout en conservant notre passion et notre fidélité pour le vélo de tradition. Notre savoir faire en matière de technicité nous prédispose à être, plus que les GSS ou autres magasins de masse, des interlocuteurs privilégiés pour ces nouveaux clients exigeants. Les marques émergent de plus en plus avec une offre de qualité. Nous devons faire mieux que les accompagner. Nous devons les aider à lire le marché avec notre ressenti de magasins spécialisés où le conseil est privilégié.

Pour ma part, je fais le pari que le vélo va devenir un accessoire de mode au design déclinable selon le gout et l’humeur de son propriétaire. Le marché de la lunette s’est engouffré dans cette logique d’accessoirisation. Les marques doivent s’en inspirer pour développer leur gamme dans les années à venir. Le vélo sera stylisé sur des canons esthétique différents de ceux actuellement en vogue. Elles devront aussi et enfin montrer « patte blanche » quand à l’impact environnementale de leurs production. Recyclabilité, conditionnement raisonné, traçabilité de la production…..seront les nouveaux arguments concurrentiels.

C’est peut-être ça, l’avenir : Penser que le vélo « est une solution » comme ils disent…à la centrale. J’en serai. Et heureux de faire partager ce projet à tous les gens qui viendront vers nous avec une idée de vélos dans la tête. Rendez vous dans 10 ans. On sera forts et nombreux.

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