Le vélo doit servir l’écologie comme l’écologie doit servir le vélo, par Antoine Rivalland

Passionné par l’écologie, Antoine est aussi un globe-trotter qui parcoure le monde avec ses parents. De sa Vendée natal, il vit aussi à 100% sa passion pour le vélo, au coeur d’une famille qui vibre pour ce sport. Tout au long de son aventure des Jeunes Reporters du Tour de France, il a su apporter sa plume affûtée pour exprimer ses idées. Ici, il dresse le bilan de l’ECOcyclisme...

2006, non pardon 2009...C’est vrai qu’il s’est écoulé trois ans depuis que l’écologie est enfin sortie de son nid par la grande fenêtre que lui offrait la 7eme édition des catalogues Culture Vélo. Trois ans et enfin l’occasion de faire le bilan, l’occasion d’observer les changements mais surtout l’occasion d’aborder une nouvelle fois ce fait majeur du 21ème siècle plus que jamais d’actualité...

Et tout ceci à travers le regard d’un jeune de seize ans bel et bien préoccupé par l’avenir de sa planète. Mais celui-ci se dessine t-il vraiment à l’aide d’un casque, d’un vélo et de beaucoup de courage à l’idée de se rendre au lycée sans utiliser un quelconque engin motorisé ?

Aujourd’hui l’écologie est devenu un phénomène de mode, une marque auxquelles ceux qui n’adhèrent pas se retrouvent montrés du doigt par la société. Une « dictature verte » vient de naître...

En effet, les enjeux économico-politiques liés à l’environnement sont énormes. Les régions, les départements ne cessent de mettre en avant l’écologie. L’exemple des pistes cyclables est flagrant. C’est un atout touristique indéniable au même titre que les aménagements de forêts.

Le secteur de l’éducation est lui aussi touché. En attendant l’obtention du titre « matière obligatoire » l’écologie ne cesse d’occuper nos professeurs pourtant déjà bien débordés...De son côté le vélo est un outil pédagogique très en vogue en terme de découverte culturelle. On ne compte plus le nombre de sorties à vélo. Dans le même temps, le gilet jaune fait lui aussi de plus en plus d’adeptes chaque matin. Une « dictature » pleine de vertus civiques et sociales s’annoncerait elle enfin ?

Mais ne nous trompons pas de chemin car il est vrai que l’un des but de notre randonnée est d’analyser les changements depuis l’année 2006 et de ce coté-là...Le vélo en lui même à littéralement inondé notre quotidien. Le vélib’ présent dans quelques une des plus grandes villes de France en est l’illustration parfaite. Nos hommes politiques se sont bougés et se sont même mis à pédaler. Cette évolution était aussi prévisible que celle des ventes des 4x4 qui, encore dans le « mouv’ »en 2006, sont actuellement la cible de tous les torts. Même en montagne ou en forêt où le véhicule tout terrain pourrait s’avérer indispensable, celui-ci est injustement délaissé. Une « dictature » viendrait elle finalement faire réagir l’opinion publique ?

Deux mots sur la production du vélo (en effet celle-ci ne s’avère pas faire partie intégrante de mon « sac à dos ») qui reste controversée de part l’utilisation de matériaux plus ou moins polluants, de part la localisation massive de ses usines créatrices dans des pays du Tiers Monde ou les conditions de travail ne s’inscrivent pas dans la liste des choses à conserver pour l’avenir de l’Homme. En effet le vélo 100% bouteilles plastique, cartons et mousse assemblés dans une PME du Nord de la France n’a toujours pas vu le jour.

Mais tout n’est pas si noir dans ce monde qui se voudrait si vert. Les boites à recycler les piles ont germé dans tous les magasins, les fabricants ne comptent plus leurs efforts en matière d’innovations et le recyclage pourrait bien finir par se mettre en marche et se faire une place dans les lignes de vêtements par exemple. Une « dictature » porterait elle enfin ses fruits ?

Et oui ! L’écologie ne se découdra jamais du mot comportement, ces quatre syllabes si importantes par lesquelles véhiculent toutes les valeurs défendues par certains et désavouées indirectement par d’autres. Sur les routes les coureurs jettent encore leurs emballages de produits énergétiques. C’est la loi de la compétition, on ne peut pas risquer de perdre du temps à chercher une poubelle...ou à conserver le très volumineux déchet en attendant les voitures suiveuses. Il y a aussi les spectateurs le long des routes qui ne sont pas suffisamment attentifs aux cris de détresse de la Nature. Les campings cars venus admirer les cyclistes le long des cols ne sont pas conscients des préjudices occasionnés par leurs passages. Ils font la paire avec la caravane publicitaire qui bien qu’emblématique n’en reste pas moins problématique pour l’environnement. Le plastique des goodies, l’essence dépensée par ces centaines de véhicules bien souvent disproportionnés sont un plomb dans l’aile des écologistes. Mais le spectacle est le spectacle, le spectacle doit rester le spectacle même si quelques sacrifices doivent être occasionnés. Rien ne pourrait remettre en cause la plus belle des courses...Mais une caravane à vélo...Une « dictature » salvatrice est clairement annoncée !

Reste que le vélo doit rester le vélo. Il ne doit pas aujourd’hui seulement véhiculer des valeurs mais conserver son authenticité, conserver le rêve d’espace que peut dégager un tricycle à 6 ans ou un vtt à 16 ans. En 2006 Culture Vélo se risquait consciemment dans ce débat qu’allait devenir la protection de l’environnement entraînant une prise de position aux retombées inespérées pour notre planète. Aujourd’hui cette « dictature verte » s’impose, comme un électrochoc, bénéfique à tous et consciente de l’importance de la nature. N’en profitons pas pour oublier que le vélo a ses racines propres issues du monde de l’enfance ou de la compétition.

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