Rester un libre penseur, par Frédéric Vichot

Adhérent de la première heure du réseau Culture Vélo, Fred Vichot n’est pas un adepte de science fiction. Il ne parle que de ce qu’il connaît. De ce qu’il connaît très bien : sa manière d’être et de travailler.

La seule chose certaine c’est que dans 10 ans…, je serai fidèle à moi-même.

Dans 10 ans, je ne sais qu’une chose c’est ce que voudrais pouvoir demeurer en temps que professionnel du vélo. Un libre penseur. Qui fait ses choix et ne se retrouve pas contraint par des stratégies de marques à tiroir, de devoir vendre quelque choses dont je ne saurais pas pleinement convaincu.

Je fais ce métier par passion. Si je me lie professionnellement c’est parce que je crois à l’esprit de réseau et à l’importance d’être fort pour peser sur le marché et ne pas le subir. La clé de l’avenir est là. S’unir sans se démunir de sa liberté d’entreprendre et de choisir. Ma capacité à conseiller mes clients, ma crédibilité sont liées à mes choix. Voilà mon projet. Garder mon libre arbitre, celui qui me permet de dire oui à une partie d’une gamme et non au reste. Dans le même esprit, je suis certain qu’une partie importante de nos clients vont rechercher de plus en plus un conseil indépendant. On le voit dans le domaine de l’électroménager où la capacité des vendeurs à conseiller se restreint au fur et à mesure qu’ile deviennent « sous contrôle » de certaines des marques en linéaire. Cette perte de prérogative pour le vendeur technicien est une aliénation dangereuse qui va être compris et redouté par le public. Le commerce en ligne aura également beau jeu à se développer en surfant sur cette dérive et cette instrumentalisation des magasins L’information circule vite. Nos clients et les consommateurs en général sont et seront encore plus éduqués. Face à cela, il faut que nous restions tous des Vélovivants « libre penseurs » avec nos convictions collectives et la force de l’enseigne, mais en se gardant toujours de la pensée unique qui est le « côté sombre » des marques. Aujourd’hui, l’intégration des lignes de produits qui aura tendance à s’accentuer pour l’avenir, ne va pas forcément dans le bon sens. Moi, je veux pouvoir recommander une paire de roues avec des critères de choix qui ne sont pas dictées seulement par la marge. Nous devons rester intègres pour conserver notre valeur ajoutée de compétences et entretenir un véritable rapport d’échange équilibré avec nos fournisseurs.

Nous allons, je l’ai dit, vers un public de plus en plus informé. Ce qui a incontestablement de bons côté. Cependant, nous risquons par facilité ou par complaisance, de nous résoudre à ne vendre que ce qu’on nous demande. Notre travail ne devrait jamais se cantonner à une fonction de libre service. Nous devons répondre présent à chacune des demandes que le client formule mais aussi, engager l’échange pour la plupart du temps remonter aux motivations premières. Là, on pourra être à même de répondre par une recommandation peut-être plus précise et mieux adaptée. Le client sera gagnant et nous serons un peu, nous aussi, les artisans de cette victoire. Ne dit on pas que le vélo est un sport individuel qui se pratique de manière collective. Plus que jamais et pour l’avenir, la victoire est à ce prix !

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