Tant qu’il y aura des hommes, il y aura du sport, par Clément Jeanneau

Fan de vélo depuis longtemps, Clément a pris part au cours de l’été 2008 à l’opération des Jeunes Reporters sur le Tour de France 2008. A l’occasion du 10ème Catalogue Culture Vélo, il pose son œil sur le monde de la compétition, comme il le fait quotidiennement sur son blog dédié à Alejandro Valverde. Au delà de l’esprit, c’est la passion qui parle...

Le monde du cyclisme a beaucoup évolué durant ces dix dernières années. Les courses cyclistes, avec en tête le Tour de France, ont été gangrénées par le grand fléau qu’est le dopage, et c’est par conséquent notre sport entier, dans sa globalité, qui en a été pénalisé -et l’est d’ailleurs encore. Les mauvaises langues, elles, n’ont pas mis dix ans à rajouter au vélo l’expression "tous dopés !", et depuis il est bien difficile de dissocier l’association, l’équation dirais-je même, suivante : cyclisme=dopage. Petit à petit, nous avons découvert que la plupart des champions de ces années 2000 ne roulaient pas à l’eau claire, révélations qui eurent pour effet de réduire les grands coureurs, autrefois acclamés, au statut (trop) simpliste de "dopés".

Ainsi donc, Lance Armstrong, qui posait la tête dans les étoiles en couverture du catalogue 2003 de Culture Vélo, ce même Armstrong, a été depuis largement désigné par la plupart des médias comme le coupable idéal ! Bigre, Culture Vélo aurait donc misé sur le mauvais cheval, en cette année 2003, en mettant en scène l’invincible américain, et en le soutenant sans complexes dans l’édito quelques pages plus loin ?! Alors, faudrait-il avoir des remords, présenter des excuses ? Mince alors, mais quelle image Culture Vélo va-t-il désormais avoir...une enseigne qui a défendue Armstrong, ne serait-ce que le temps d’un catalogue, qui a défendu le coupable idéal, le sulfureux Texan, voilà ce que les gens vont retenir ?!

Fort heureusement, non. Les quelques 200 000 lecteurs du catalogue retiendront plutôt l’attachement de l’enseigne au monde de la course. Culture Vélo a célébrer les champions -Armstrong, dans notre cas- même s’il n’était pas populaire auprès du public (ni même des médias, d’ailleurs), et a donc soutenu le cyclisme avec un de ses plus fameux ambassadeurs. Alors certes, on peut reprocher à l’enseigne d’avoir fait comme si le dopage n’existait pas, et sur ce point, je ne félicite pas Culture Vélo qui aurait tout de même pu aborder le sujet, aussi épineux soit-il, mais il valait tout de même mieux faire cela que de boycotter, comme certains l’ont fait, le monde du cyclisme sur route professionnel, au motif que le dopage faussait les courses. N’oublions pas non plus la présomption d’innocence dont le coureur américain a, comme tout citoyen évoluant sur le sol français, le droit de revendiquer.

Et puis, il faut également être conscient que l’homme n’est pas parfait. Les champions cyclistes ne dérogent pas à cette vérité générale : certains ont été, sont et seront toujours tenté de tricher mais c’est un défaut de la nature humaine que l’on ne peut difficilement corriger - on peut juste le combattre. Il faut donc faire avec, et c’est ce que Culture vélo (a) fait, malgré le fait certain que c’est prendre le risque, en supportant un champion, d’être critiqué. Évidemment, c’est une déception d’apprendre, parfois, que notre coureur fétiche a triché, et l’on est alors tenté de balayer toutes ses victoires, et ses exploits qui paraissent (et sont souvent) truqués. Mais il serait toutefois dommage d’oublier tous ces instants de bonheur et le spectacle que nous a procuré ce champion, ces instants de suspens, de rêve, de frissons, d’émotion...En somme, tout ce qui fait le sport cycliste !

Pour moi, l’enseigne Culture Vélo a donc fait le bon choix de ne pas renier son sport, avec ses champions, et de mettre en valeur ces dernier, malgré parfois leur éthique défaillante - alors qu’elle aurait très bien pu ne mettre en avant que ses produits dans son catalogue. Ainsi, Culture Vélo assume sa passion pour le cyclisme et respecte son sport, malgré les (réels, on ne peut pas le nier) problèmes qu’il a connu et connait. Le vélo a besoin de ses supporters, plus que jamais en ces temps assez dur. J’espère et attend donc de la part de Culture Vélo une continuité dans ce que l’enseigne tente de faire, et réussit, je crois, depuis dix ans : soutenir et promouvoir le cyclisme, et le défendre, toujours. Sans complexes !

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