Débrider la compétition, par Patrick Pecchio

Pionnier Culture Vélo de la première heure, Patrick Pecchio était là il y a 10 ans. Et sera encore là dans 10 ans, fort de son tout nouveau magasin d’Albertville, avec plus de 1000 m2 dédiés au vélo. Son vécu de coursier émérite l’a évidemment inspiré pour nous décrire, avec une certaine ironie, sa vision du monde des dossards.

Commençons donc par faire sauter les blocages qui sclérosent notre sport. Imaginons que le Président de l’UCI a 35 ans et qu’il ressemble plus à un sportif dans la force de l’âge, qu’à un banquier suisse. Sa première décision opérationnelle est d’annuler les limites de poids des vélos qu’impose la réglementation actuelle. Résultat le vélo du vainqueur du Tour 2019 pèse 5 kg et se comporte comme un rail dans les descentes de col les plus techniques. Bingo. Dans la pratique et au quotidien, les clients vont se retrouver avec des machines encore plus agiles et rapides en montée. Idem pour les contraintes de géométrie et l’interdiction des prolongateurs de cintres. La réglementation actuelle est contre productive et je souhaite qu’on en finisse avec cet interventionnisme « administratif » et sans fondement. Laissons la compétition être le laboratoire des innovations les plus folles de manière à être certain que les retombées pour nos futurs clients soient vraiment fiables et éprouvées. Ainsi, ce jeune président, au lieu de s’occuper de technologie, s’attachera à régler les véritables problèmes. Et c’est bien pour cela qu’il aura été élu.

Sur le front de la lutte anti dopage, on peut imaginer que les rôles seront inversés. Dans le vélo, nous aurons tellement pris d’avance sur le sujet que nous en serons sans doute largement sortis, alors que la plupart des autres disciplines sportives traverseront à leur tour des périodes tourmentées. Les sponsors qui s’arrachaient le foot à prix d’or reviendront frapper à notre porte. Logiquement, je vois bien aussi venir des changements du côté des équipes professionnelles. A commencer par les « managers » qui en auront définitivement fini de découvrir avec un certain angélisme hypocrite, que certains de leurs coureurs ont mis les 2 mains dans « la boite à croquettes » pour faire le métier. Pour en arriver là, je pense que comme dans beaucoup d’autres sports ou plus simplement dans le monde de l’entreprise, ils doivent être pleinement responsabilisés plutôt que de laisser les coureurs être les seuls « fusibles ». On aura alors de vrais gestionnaires d’équipes qui élaboreront des programmes d’entrainement dignes de ce nom.

Je rêve également d’un Tour de France revenu à 100% sur le sol Français et qui fasse véritablement le tour de toutes nos régions. A l’inverse, on pourra côtoyer en plus grand nombre des coureurs africains ou asiatiques. Les 5 continents seront représentés dans toutes les grandes courses. Ce sera de la bonne mondialisation.

Et j’aimerais bien voir tous les suiveurs rouler dans des véhicules électriques...

Enfin pour terminer, notre Jeannie Longo nationale, forte de sa médaille d’or obtenue aux JO de Rio de Janeiro 2016 après avoir attaqué en haut de la dernière bosse du parcours au moment où tout le peloton rajustait ses oreillettes dont elle n’était toujours pas équipée, commencera à se dire qu’à 60 ans, il est temps de penser à la retraite.

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