Laurent Jalabert : La passion en mode Ultra

Il est sans doute le champion français qui a fait preuve de la plus grande ouverture d’esprit dans l’exercice de son talent. Sprinter à ses débuts, puncheur à peu près tout le temps, rouleur quand il le fallait, chasseur de maillot à pois quand il en eu envie, il sut dominer pleinement son sujet avec un palmarès de plus de 130 victoires, dont le Tour d’Espagne et un statut de numéro 1 mondial de 95 à 97 avant de raccrocher le vélo en 2002.

L’homme est aujourd’hui parti sur d’autres terrains de jeux - format XXL - avec un goût prononcé pour l’Ultra, qui lui donne encore envie d’engager corps et esprit là où ils n’étaient encore jamais allés.

“ La première partie de ma carrière sportive, celle de cycliste sur route, m’a comblé. Elle a bien sûr été riche de succès et remplie d’émotions en tout genre. Pourtant, un sentiment de lassitude m’a incité à refermer le rideau sur une carrière professionnelle longue de 14 saisons au plus haut niveau. Il faut dire que le cyclisme est un sport exigeant, très engagé physiquement, parfois risqué, il finit par user mentalement. La course est un combat éreintant qui demande une longue préparation. Pendant toutes ces années, l’attrait des résultats, a rythmé mes sorties quotidiennes. Cette vie là, même si je l’ai vécue avec passion ne m’a laissé que peu de répit pour profiter de tout le reste.

En m’arrêtant, en 2002, j’imaginais couler des jours heureux loin de mon vélo pour qui j’ai pourtant entretenu tant de passion. L’envie de passer à autre chose m’a poussé vers la sortie. J’aspirais simplement à profiter enfin d’une vie plus calme, loin des contraintes du haut niveau. Le répit fut de courte durée…

Après quelques mois seulement, l’envie de sport a repris le dessus.

J’ai ressenti comme un déséquilibre, un besoin de me dépenser à nouveau. Sans jamais avoir regretté mon choix, j’ai compris que le sport contribuait grandement à mon bien-être.

Aujourd’hui je peux l’affirmer, je suis accro à la pratique sportive, elle contribue à mon équilibre. A tel point que je me suis d’ailleurs souvent demandé comment font tant de professionnels pour “ raccrocher ” et ne plus rien ressentir.

En sport, il y a toujours un endroit, une sensation, ou une part de soi-même à découvrir. C’est dans cet esprit et avec ce besoin que j’ai abordé le marathon en 2005 puis basculé vers le triathlon 2 ans plus tard. Je me suis retrouvé dans une ambiance différente à travers ces disciplines longues tout en redécouvrant le goût de relever des défis.

Je pratique ces sports le plus simplement du monde, sans obligation de résultat cette fois, malgré la part d’abnégation et d’humilité que cela comporte. Cet état d’esprit ne se retrouve pas si souvent dans le vélo. J’ai rencontré des athlètes, d’un très haut niveau en triathlon, qui s’entrainent avec beaucoup de rigueur, sans pour autant avoir le statut social qu’ont par exemple les jeunes cyclistes pros d’aujourd’hui.

Ces sportifs à l’extrême ne se préoccupent que d’une seule chose, préparer leur prochain défi . La plupart du temps pour terminer en ayant été au bout d’eux-même et arborer fièrement la médaille de finisher.

Se dépasser, c’est leur but et sans se soucier d’autre chose, ils donnent à leur discipline une aura terrible.

Un Marathon, un Ironman offrent cette magie à ceux qui osent s’y frotter. Aujourd’hui, cette part de rêve enthousiasmant fait des émules. C’est peut-être cela qu’on peut appeler la beauté du geste. Un style de vie plus que le culte de “ la gagne ”.

Le plus exaltant, c’est ce voyage dans l’effort, plus encore qu’une mise à mort de l’adversaire. C’est comme cela que j’explique cet engouement pour la pratique des sports version “ Ultra ”.

Explorer ses limites en partant à la découverte de nouveaux horizons à travers de nouvelles disciplines attire aujourd’hui un grand nombre de sportifs. Ces épreuves grand public sont très courues. Cette communauté d’ultra fondus de sport, j’en fais partie moi aussi. Il est des aventures qu’il faut vivre pour s’élever encore un peu plus.

En m’engageant sur la Diagonale des Fous en 2008, je voulais savoir de quoi j’étais capable après 9h d’effort. J’allais passer par tous les états, mais serais-je assez fort pour aller au bout ? Comme tant d’autres ce jour là, je me suis posé la question au moment du départ. 47h plus tard, arrivé au bout d’une aventure incroyable, je me sentais épuisé mais tellement plus fort !

A présent, je ne cherche pas à redevenir celui que j’ai été, même à vélo au cours d’un triathlon, où le plaisir de pédaler suffit à me satisfaire. Je suis simplement curieux de ce que le sport peut me donner. Il en est de même pour le reste et mes activités, dans ma vie professionnelle. J’ai découvert avec bonheur le métier de consultant pour France Télévisions. Je lance aujourd’hui une ligne de vêtements avec ma marque “ Hors Catégorie ” sur l’idée que le sport est un mode devie autant qu’il peut-être un style.

C’est mon plan B pour vivre heureux : des défis à relever toujours et partout, tant que l’envie et le plaisir sont de la partie.

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