Notre test du Bianchi Aria e-Road

On nous a annoncé qu’on allait avoir un vélo route électrique en test. Puis on l’a reçu. Et là on s’est tous demandé si c’était bien celui-là. S’il était bien électrique. Effectivement, avant même de monter dessus c’est ce qui nous a frappé chez ce Bianchi Aria E-Road : sous quasiment tous les angles il ressemble à son frère musculaire l’Aria. Sur la balance, la différence est notable mais raisonnable : 11,90 kg pour la version électrique équipée en Shimano Ultegra mécanique. Il est donc beaucoup plus léger que ses concurrents sur ce segment VAE route grâce à sa motorisation Ebikemotion.

Le choix de l’Ebikemotion : les pour et les contre

La raison ? Le choix des ingénieurs italiens d’embarquer la motorisation Ebikemotion a permis d’alléger le poids général du vélo par rapport à des motorisations Bosch, Shimano ou Fazua. Le poids est donc un de ses principaux avantages (3,5kg pour la motorisation et la batterie), comme l’esthétique : niché dans le moyeu arrière, le moteur est discret et très silencieux, ce qui fait de l’Aria E-Road un vélo résolument beau. En plus d’être un Bianchi, ses lignes et son vert céleste ne sont ainsi pas entachés d’un bloc moteur/batterie au niveau du pédalier.

Les inconvénients ? Lors de notre test on a noté quelques inconvénients surtout pratiques sur cette motorisation Ebikemotion. L’affichage d’une part : s’il s’agit simplement d’un bouton très discret sur le tube supérieur, pour basculer entre les modes d’assistance il faut appuyer deux fois dessus pour changer de mode. Moins pratique qu’un système d’affichage à LED quand en plus pour redescendre en intensité d’assistance il faut effectuer une boucle et passer par les plus hauts niveaux. Et ça peut vite faire drôle dans les jambes avec une sensation de frein quand on passe subitement en montée du mode le plus élevé au mode le moins élevé.L’autre petit point faible c’est l’autonomie : jusqu’à 1200m de dénivelé positif annoncé par la marque avec une batterie intégrée de 250Wh. Il existe néanmoins une solution : une batterie externe de 250Wh qui vient se placer sur le porte-bidon vertical pour prolonger l’autonomie. Un point en plus, une solution d’hydratation en moins.

Comportement : un vélo très sportif

En version musculaire, l’Aria est un vélo aéro et abordable qui conviendra aux triathlètes avec un budget modéré. La version électrique reprend ses mêmes codes. On a là entre les mains un vélo rigide où les sections de pneus de 28mm viennent apporter un peu de confort car contrairement aux Oltre ou Infinito, l’Aria ne bénéficie pas de la fibre Countervail améliorant le confort des cadres carbone chez Bianchi. Sur les longs bouts droits, l’Aria e-Road est parfait. Bon, par contre il faudra appuyer sur les pédales car au-dessus des 25 km/h le moteur se coupe.

Si l’on craint les descentes, l’Aria n’est pas forcément celui qui va vous réconcilier sur ses portions. Le léger surpoids et sa maniabilité ne joue pas en sa faveur quand il s’agit d’enchaîner des virages techniques. Les freins à disque Shimano Ultegra sont d’une incroyable efficacité. Là il n’y a rien à redire sur cette partie. L’Aria e-Road n’est pas un vélo électrique destiné au confort : son caractère est sportif et musclé, idéal pour les grosses cuisses qui veulent passer les bosses.

Nerveux et punchy en montée

C’est forcément dès que la pente s’élève qu’on a pris le plus de plaisir avec cet Aria e-Road et que la particule « e-Road » prend tout son sens. Alors oui l’assistance électrique y joue pour beaucoup car on se sent propulsé par ce moteur à l’arrière mais pas seulement.

L’Aria tel qu’il est conçu est très nerveux et les petits repechos sont un pur bonheur : au niveau le plus bas de l’assistance, on se sent pousser des ailes et on monte en danseuse tout le temps à l’attaque. L’Aria réagit bien quand on se dresse sur les pédales. Sur des montées plus longues, nous avons testé les différents niveaux d’assistance et les sensations sont vraiment différentes. Sur le mode le plus bas, nous sommes proches de l’effort que l’on peut produire avec un vélo classique : l’assistance compense un peu plus que le poids et permet de monter à son rythme.

Le point positif pour ceux qui débuteraient ou reprendraient la pratique route c’est que cette assistance permet de garder toujours la même fréquence de pédalage. D’ailleurs, assez paradoxalement, les effets du moteur se ressentent beaucoup plus quand la pente s’adoucit puisqu’il permet de beaucoup plus récupérer. Dans les pourcentages élevés, il faut fournir un bel effort avec ses jambes, le moteur ne vous emmènera pas seul en haut !

Le mode intermédiaire a été peu utilisé pour ce test et comme son nom l’indique il est intermédiaire. Suivant le parcours et le type d’effort que vous souhaitez produire, vous opterez soit pour le mode le moins élevé ou le plus élevé pour vraiment trancher. Parlons-en justement de ce mode élevé, la lumière rouge sur votre cadre. Là oui, on peut vous dire qu’on ressent très bien la propulsion de la roue arrière, qu’on monte aisément assis sur la selle et parfois même sur le grand plateau. C’est assez perturbant la première fois et on doit avouer que le réel plaisir se trouve finalement dans le mode d’assistance le moins élevé qui permet de fournir un effort conséquent mais qui tombe comme une bulle d’oxygène dans les replats pour récupérer.

L’autre facteur à prendre en compte pour le choix du mode d’assistance c’est forcément le niveau des personnes avec lesquelles vous allez rouler. L’assistance va permettre de vous rapprocher de leur niveau dans les bosses. Discret et silencieux, peut-être que certains ne remarqueront même pas le système ingénieux qui se niche dans cet Aria e-Road.

Le bilan

Première fois que l’on testait un VAE route et on a été agréable surpris. D’une part par son esthétique et son allure. D’autre part, son comportement très proche d’un vélo musculaire, nerveux, sportif. Le Bianchi Aria e-Road s’adresse à ce public de sportif, ceux qui veulent repousser leurs limites dans les bosses ou à suivre des amis.

BIANCHI ARIA E-ROAD ULTEGRA

  • Cadre : Carbone, technologie Inner Power Drive V2 (intégration de la batterie dans le tube diagonal)
  • Groupe : Shimano Ultegra
  • Roues : Vision Trimax

Mon profil

J’ai adoré le Bianchi Aria électrique pour sa régulation de la cadence de pédalage. L’électrique me permet de me contenir surtout depuis une intervention chirurgicale cardiaque il y a deux ans. Sans cette alternative, mon tempérament ne me permettrait pas de renouer avec le vélo.

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