Un Américain à Paris !

James Startt est photographe, musicien, journaliste et cycliste…

Un mélange détonant à l’Américaine. Il collabore à Top Vélo, Vélo

Magazine et le magazine américain Bicycling. Mais le plus français des américains ou le plus américain des français qui vit à Paris depuis presque 25 ans, n’en démort pas : En matière de vélo, la France est le pays de cocagne, ce qui l’a amené à vivre à Paris sans nostalgie, sa passion du vélo et de la vie. James s’est fait connaitre principalement par son reportage noir et blanc sur Lance Armstrong, qu’il connait très bien, juste après son cancer.

The french dream !

Moi, je suis là pour le French Vélo. Comme beaucoup d’américains, j’adore les

roots européennes du cyclisme. Je suis issu d’une famille d’universitaires.

Mon père est prof d’histoire, plus précisément dans l’histoire du journalisme.

J’ai fait un master d’histoire de l’art et ma thèse sur le photographe William

Klein, lui aussi un grand fan de la France. J’étais donc assez prédisposé à

aimer ce pays. Aux US, il n’y a pas d’opposition entre les études et le sport.

Au contraire, les sports individuels sont intégrés au cursus universitaire.

“ Un esprit sain dans un corps sain ” est un leitmotiv sur chaque campus. A la

différence de la France où le sport ne dépend pas des structures éducatives,

mais des clubs. Lorsque je suis venu en France pour la première fois en 83,

j’ai vu Laurent Fignon et je me suis identi- é à son côté intello/rebelle. Ça a

été le déclic.

Le Vieux Continent, c’est la classe...

Rentré aux Etats Unis, j’ai utilisé l’argent de ma bourse d’études pour acheter

le Gitane réplica du champion français et j’ai arrêté la course à pied après

le marathon de New York. A partir de ce moment, j’ai commencé à courir

et à vivre mon “ rêve français du vélo ”. J’étais fan du matériel européen,

français et italien. Ce phénomène existe toujours aujourd’hui. Il y a un rêve

européen chez chaque américain fan de cyclisme. Plus forcément pour le

matériel, puisque les marques américaines se sont émancipées de leur

origine VTT pour devenir des marques route très honorables, mais pour la

qualité de vie à vélo. Je suis revenu en France un peu plus tard et j’ai fait

une saison avec Corbeil Essonne et ma carrière de compétiteur s’est plutôt

arrêtée en 92 avec la course de pré-sélection US pour les JO de Barcelone.

En- n je me suis installé dé- nitivement à Paris en 93 pour vivre ma passion

du vélo, de la photo et fonder une famille. Bien que j’ai fait une dernière

saison avec Anthony en 93, j’ai vite préferé vivre le vélo de l’intérieur par

mes reportages et mes interviews des grands champions. Mais attention, je

continue toujours à rouler à Longchamp et dans la vallée de Chevreuse avec

mes amis comme les frères Haddou.

Good spirit chez les Pros !

Oui. Les coureurs US sont peut-être plus Rock’n roll que les européens. Mais

il n’empêche que l’esprit d’ouverture de certaines équipes françaises, ces

dernières années est épatant. Quand Bernaudeau ouvre ses portes à des

cyclistes blacks Guadeloupéens, il fait un truc qu’aucune équipe US n’aurait

pensé faire. Et les mecs marchent. De ce point de vue là, la France n’a rien

à envier aux Etats Unis. Aujourd’hui je roule beaucoup avec Nadir Haddou de

l’équipe Auber et c’est la même chose. Nadir a un master de communication

et il marche fort à vélo. Cet état d’esprit est sans équivalent. Un type comme

Voeckler, pur produit du cyclisme français, aurait sa place dans une équipe

US comme Garmin sans problème. Il a le mental et l’ouverture d’esprit pour

ça. Aujourd’hui, je ne trouve pas les deux mondes si opposés que ça.

Des shops life style !

Par contre, ce que je regrette un peu ici, à Paris, c’est qu’il n’y ait pas de

magasin de vélos “ life style ” où on peut trouver une ambiance cool, un

peu plus culturelle : des fringues de ville dans l’esprit vélo, de la musique,

des play-lists à écouter pour faire le “ fractionné ” à bloc. Un endroit pour

manger. Je vis le vélo comme ça et je ne suis pas tout seul. Aux US, tout

ça existe depuis longtemps, sans doute par l’esprit VTT qui a été dominant

dans l’installation des magasins. Les clients américains sont pour la plupart

issu de milieu aisé. Ils veulent TOUT et sont habitués à avoir des prestations

“ business class ”. En France, cette clientèle se développe – dans les grandes

villes surtout – et il n’y a pas assez de dealers pour eux. Le vélo à l’européenne

change de vitesse mais il continue et continuera à séduire les Anglo-saxons.

La preuve dans le monde de la musique qui est aussi une passion, je sais

que des très grands s’y mettent : Eric Clapton et Mick Jagger sont des dingues de vélo de route. Good News.

James Startt

TRADUCTION

An American in Paris

James Startt is a photographer, musician, journalist and cyclist.

An explosive American mixture, he works with Top Vélo, Vélo Magazine and the American magazine Bicycling. But the most French Americans or American Frenchman, who has lived in Paris for almost 25 years, will not change his mind : for cycling, France is the land of plenty, which drove him to live his passion for cycling and life in Paris without nostalgia. James became renowned in particular for his black and white reports on Lance Armstrong who he knew very well when he had been cured of cancer.

The french dream

Personally, I’m here for French Cycling. Like many Americans, I adore the European roots of cycling. I’m from a family of academics. My father is a history professor, more particularly the history of journalism. I studied for a master’s degree in art history and my thesis was about the photographer William Klein who was also a big fan of France. I was therefore predisposed to liking this country. In the United States, there is no opposition between studies and sport. On the contrary, individual sport is integrated into the university curriculum. "A healthy mind in a healthy body" is a leitmotif on every campus. This is different from France where sport does not depend on educative structures but clubs. When I came to France for the first time in 1983, I saw Laurent Fignon and I identified myself with his intellectual/rebel side. That was the turning point.

The old continent, such high class !

When I got back to the United States, I used the money from my scholarship to by the Gitane replica of the French champion and I stopped running just after the New York marathon. From that moment on, I started racing and living my "French cycling dream". I was a fan of European (French and Italian) equipment. This phenomenon still exists today. There is a European dream inside every American cycling fan. Not necessarily for the equipment since American brands have become emancipated from their mountain bike origins and have become very respectable road brands, but for the quality of life on a bike. I came back to France a short while later and I spent a season with Corbeil Essonne and my competitive career more or less stopped in 92 with the US pre-selection race for the Barcelona Olympic games. I finally settled in Paris for good in 93 to live out my passion for cycling, photography and start a family. Despite having spent a last season with Anthony in 93, I quickly came to prefer living cycling from the inside through my reports and my interviews with great champions. I still ride at Longchamp however and in the Chevreuse valley with my friends who include the Haddou brothers.

The good spirit of the pros !

Yes, American riders are maybe more Rock ’n’ roll than their European counterparts. But, despite this, the open-mindedness of some French teams these last few years has been astounding. When Bernaudeau opened his doors to black Guadeloupian cyclists, he did a thing that no US team had thought of doing, and those guys are really successful. From that point of view, France has no reason to envy the United States. Today, I regularly ride with Nadir Haddou from the Auber team and it’s the same thing. Nadir has a master’s degree in communications and he’s really good on a bicycle. That state of mind is unrivalled. A guy like Voeckler, a pure product of French cycling would have a place in a US team like Garmin, no problem. He has the correct metal attitude and the open-mindedness for it. Today, I don’t find that the two worlds are entire opposites.

Life style shops !

However, what I miss a little here in Paris is the fact that there are no “life style” bicycle stores where you can find a cool, slightly more cultural atmosphere : town clothes with a cycling feel, music, play-lists to listen to to be fully marginal, a place to eat. This is the cycling lifestyle for me and many others. In the US all that has been around for ages, no doubt in the spirit of mountain biking which dominated the installation of stores. Most of the American customers are from the upper class : they want everything and are used to having “business class” services. In France, these customers are developing – in the big cities mainly – and there aren’t enough dealers for them. The European style bicycle is changing but will continue to appeal to the Anglo-Saxon market. Evidence can be found in the music world, (which is also a passion) : I know that the greats are starting : Eric Clapton and Mick Jagger are crazy about road bikes. Good News.

James Startt

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