le Snow Bike Contest 2016 par Rémy Durand
Bonjour à tous,
Pour la 6ème année consécutive, la station d’Ax 3 Domaines organise le Snow Bike Contest, une course de VTT mêlant des runs sur neige, sur terre et urbains.
Ce sont 130 riders qui vont de nouveau fouler les terres Ariégeoises les 2 et 3 avril 2016 et se défier sur 7 spéciales réparties en 2 jours de course.
Comme chaque année une belle délégation espagnole et catalane a fait le déplacement pour cette 2ème manche du trophée enduro des Pyrénées.
SAMEDI 2 AVRIL
Il est 7h45. Après un rapide briefing, nous montons au Saquet par les télécabines.
SPECIALE 1
La spéciale 1 se fait en mass-start, rangés par ligne de 25.
Après un bon départ plus ou moins en tête, je me lance full gaz dans le premier schuss dans Bonascre.
Il a neigé dans la nuit et au petit matin, du coup la neige n’est pas très dure mais les compteurs atteignent quand même les 100 km/h.
Sur la suite de la neige j’assure un peu plus et me fais dépasser par quelques clients plus énervés.
Au bout de 4 min d’adrénaline et de plaisir intense sur ce terrain insolite, je dois sortir en 5ème position au pied des pistes.
Nous attaquons alors un sentier pédestre, plat et défoncé qui fait très mal au moral et au physique.
Une branche, ou plutôt un tronc, coincé dans ma roue arrière, ainsi qu’un accrochage lors d’un dépassement, agrémenteront ce douloureux pédalage.
C’est la première spéciale de la journée, j’ai du jus en stock, alors je relance, et malgré les petits pépins, j’arrive à ressortir en 2ème position de ce vilain physique.
Là, nous attaquons la rapide et bien connue piste rouge nommée « Bau ».
J’arrive à me débarrasser du dernier concurrent qui restait devant moi pour terminer cette 1ère spéciale en tête après 14minutes d’effort intense.
SPECIALE 2
La spéciale 2 sera plus courte mais toute aussi difficile. Nous partons 1 par 1, toutes les 30s, depuis le haut du bike park.
La première minute est assez physique mais sans difficultés techniques majeures, elle permet de se chauffer avant d’attaquer le gros du dossier.
La suite, c’est la fameuse piste noire, Artigues, avec ses caillasses, ses racines et ses dévers.
Dans cette partie engagée, pentue et défoncée, mon Giant Reign fait des merveilles.
Il gomme vraiment bien le terrain, et permet de rouler dans une relative sérénité grâce à ses angles très typés DH.
Je sors un run propre, sans erreur et qui me fait vraiment plaisir !
Ce sera le scratch avec 13s d’avance, cool !
SPECIALE 3
La spéciale 3 sera LA grosse nouveauté de ce SBC 2016. Tout d’abord car elle se méritera via une liaison de 9 kms et 300d+.
Cette liaison commence par du bitume pour finir sur un joli single à flanc de montagne.
Ce sera de plus, une spéciale complètement inédite, secrète et la super SP du trophée des Pyrénées.
Le start se fait dans le village d’Ignaux, sur la montagne en face de la télécabine.
Après un départ en ville avec quelques épingles, nous roulerons en alternance bitume et terre, pendant plus de 5minutes.
Quelques jolis passages, engagés et parfois surprenants à vue.
Pas mal de surprises, mais finalement tout passe sans encombre, disons avec un peu de réussite par moment !
Le final se fera avec quelques escaliers sur l’entrée du casino.
Un run sympa, original et le 2ème temps à 5s.
Ça en est fini de cette première matinée, les jambes sont déjà lourdes et la fatigue bien présente.
SPECIALE 4
Après une pause repas bien méritée, nous repartons vers 14h45 pour la SP4.
Nous commençons par le north shore, qui est maintenant truffé de sauts et relevés, pour 2 minutes hyper ludiques.
Je prends un start lamentable, en clipsant très tard, et ratant complètement les premiers sauts.
Je suis à côté du vélo et tout est compliqué.
Je plonge dans la rouge Bau, ça va mieux, mais je ne vais pas aussi vite que le matin.
J’arrive tout de même à bon port au pont du Sarginier.
Là, les organisateurs nous ont préparé un petit cocktail physico-physique pour pédaler environ 5 minutes jusqu’à la gare de la télécabine.
D’abord une remontée bitume puis une liaison à plat dans un bois avec un coup de cul bien raide.
J’ai tous les voyants allumés, le moteur complètement serré et je me débats pour avancer et limiter les dégâts.
L’addition sera salée avec plus de 25s perdues sur le scratch.
SPECIALE 5
La spéciale 5 sera la petite spéciale urbaine qui part du joli rocher de la vierge.
Quelques épingles en bitume, des séries d’escaliers, c’est un peu notre DH urbaine du Valparaiso ariégeois !
Un petit run court et explosif où j’arrive à racler le fond de la cuve à watts, pour sortir le dernier scratch de la journée avec 2 petites secondes d’avance.
Ca y est, la journée est terminée. Elle a été longue et dure ! Je n’ai pas la force d’attendre les résultats qui sortiront dans la soirée et je vais au lit avec les poules !
Le lendemain matin, j’apprendrai que je suis en tête de 4 petites secondes (au bout de 40min de course) devant Irénée.
Derrière nous, les poursuivants sont à plus d’une minute.
DIMANCHE 5 AVRIL
Le réveil est difficile malgré la dose habituelle de café. Les jambes pèsent 3 tonnes et je me chope même une crampe au mollet en descendant les escaliers !
Les bronches brûlent encore des efforts consentis dans le froid de la veille. Et pourtant il va falloir y aller et sans hésiter !
Comme la veille briefing à 7h45 puis montée en cabine.
SPECIALE 6
Nous sommes repartis pour un run long.
Le start se fait, comme la veille, sur la Bonascre avec son schuss et cette fois aussi j’arrive à sortir aux avant-postes dans de bonnes conditions.
La neige est nettement plus dure et cette fois les compteurs dépasseront largement les 100.
Au bout de 2 minutes, on sort de la Bonascre pour aller cette fois vers la piste de ski rouge spin.
Il y a des trous, des bosses, des virages, des changements de neige, bref c’est compliqué de rester sur le vélo, mais ça passe en assurant un peu.
Je dois sortir de la neige 4ème avec les 3 excités, en visuel, devant moi.
Nous prenons les 3 séries d’escaliers dans Bonascre.
La course va se jouer à ce moment-là. Irénée qui était en tête, quelques dizaines de mètres devant nous, court en hurlant à côté de son vélo, avec la chaîne qui pend.
Il perdra 2 minutes et pendant ce temps-là, la course continue avec Markel en tête puis Eneko et moi en 3ème position.
Nous basculons dans le north shore qui s’enchaîne à bon rythme. Puis nous prenons la montée vers le bike park.
Là, je vois les 2 espagnols qui se mettent debout sur les pédales et qui partent comme des sauvages.
Je viens de prendre une mine stratosphérique, je suis incapable de garder leur rythme et je reste assis en essayant de pédaler rond et de limiter les dégâts.
Nous basculons enfin dans la pente de la noire que j’affectionne particulièrement.
A ce moment-là je ne vois plus personne, ni devant, ni derrière et je me dis qu’il va falloir lâcher les freins !
Je rattrape assez rapidement le 1er espagnol mais j’ai beaucoup de mal à le dépasser.
Après 3 minutes de tentatives plus ou moins risquées, j’y parviens enfin, et lâche la cavalerie pour essayer de rattraper Markel.
Je parviendrai à l’avoir en visuel mais pas à le rattraper complètement.
J’ai limité les dégâts en perdant seulement 7s sur la tête de course, OUF.
SPECIALE 7
Il est 10h, me voilà à l’entrée du north shore pour le start de la dernière spéciale du weekend.
Le soleil et le ciel bleu sont de sortie et nous réchauffent.
Cette fois mon départ se passe bien, je fais un bon north shore.
Les jambes répondent, alors je mets un grand coup de physique sur la traversée de la route et le début de la Bau.
Je lâche tout dans la rouge et ça passe bien, fluide et relâché.
J’arrive en bas hyper satisfait de ce run qui est passé comme une fleur !
Ce sera le scratch avec une petite seconde d’avance.
Le repas du dimanche se fait sous un soleil de plomb et termine ce weekend en apothéose avec des coups de soleil !
Les résultats tombent : 80 finishers sur 130 partants, pas mal de casse mécanique ou physique, le SBC ça se mérite aussi ;-) !
Il faut dire qu’avec plus d’1h de chronos cumulés, les occasions furent nombreuses d’avoir des pépins.
Pour ma part, le weekend fut excellent avec des supers sensations sur la neige et sur les pistes permanentes où je m’entraîne régulièrement.
La victoire au bout, voilà de quoi se rassurer sur le bonhomme et le vélo en ce début de saison.
Podiums master 30 et scratch :
Un grand merci :
• au staff de Culture Vélo Blagnac pour son soutien indéfectible
• à Laurent d’Extrain pour les entraînements
Rémy
