À vélo, on est dans le vrai

Sans nostalgie stérile, regardons un instant dans le rétroviseur pour évoquer “ le temps où on avait du temps ”. Du bon temps, peut-être. Pour ceux d’entre nous, devenus “ quadra ” et qui ont aujourd’hui ce qu’on appelle des obligations familiales. Le temps de rouler en famille est la première à nous concerner. Nous l’avons tous plus ou moins vécue. Transmettre un savoir cycliste avec patience est une certaine forme d’abnégation. En sommes-nous toujours capables ?

Nous avons été volontiers “ speed ” ou “ surbooké ”. Nous voulions du nouveau, sans pour autant exiger du meilleur. Nos univers sont devenus virtuels, sans limites… Le spectacle surmédiatisé de la consommation s’imposant, sans que l’on s’y oppose, comme seul référent social et culturel. Nous avons délégué beaucoup de nos fonctions de parents à des “ professionnels ”. Jolie aubaine. Plus rien à faire, ni à dire. On s’occupe de nous. On s’occupe de nos enfants. Commode, sans doute. Satisfaisant ? Rien n’est moins sûr. Mais, il est vrai que le temps nous manque dorénavant. Les rides nous rattrapent et il nous manque plein de choses. Car nous autres, quadra modernes et hyperactifs, avançons à grand pas vers… vers … Ah oui, vers quoi exactement ? Léger malaise. Grand vide. On avance, on avance vers … le passé.

Ouf, on l’a retrouvé le passé. Prise de conscience ultime et satisfaisante : l’essentiel, l’authentique, l’éthique… c’est devenu chic.

On retourne aux fondamentaux. Un joyau, les fondamentaux. Un joli filon pour les politiques et le marketing en mal d’imagination. Peut importe, il était temps. On veut du sens. De la valeur, du vrai.

Alors, le vrai, depuis quelque temps, on lui court après. Tendance, le vrai. Vraies valeurs, vrais amis, vrais aliments, vraie nature, vraies saisons… vraies vacances. Jamais un adjectif n’avait été autant employé – galvaudé – pour accompagner nos concepts, nos désirs. Le vrai supplante le faux. On se serait trompé de quelque chose… gavés de faux et ivres de pouvoir, que ça ne m’étonnerait pas. Qu’importe. Profitons-en. Tout ça tombe bien, car à vélo du vrai, on en a plein dans nos sacoches.

Prenons le temps de partager “ ce vrai ” avec nos enfants. Chiche. Je fais le pari de réussir une mission “ pas possible ”. Je vais transmettre “ du vrai ”, en donner à mes enfants. Je vais rouler en famille et à vélo, sentir l’air courir autour de moi, rencontrer des muscles, des gens et des endroits dont j’ignorais l’existence. Me sentir vivant de la tête aux pieds. M’affranchir des “ possibles ” et des “ politiquement corrects ”, des pistes cyclables et des pieds nickelés qui vont trop vite pour être honnêtes. Je vais inventer quelque chose qui n’existe plus avec quelque chose qui existe déjà. Je vais construire une Vélovie. En famille. Avec nous, E.T. va retrouver sa maison, le Tour ses spectateurs, les dimanches après-midi, ses belles ballades. Rouler à vélo est vraiment la plus belle façon d’avancer ensemble. C’est bien vrai. Je n’ai pas rêvé.

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