Innover pour toujours surprendre, par Christophe Jouffret

« Inventer, c’est penser …à côté »

A Einstein aurait sans doute pu travailler chez Cannondale tant la marque américaine est aujourd’hui proche de son état d’esprit.

Gageons qu’avec Christophe Jouffret, le propos sera tout aussi iconoclaste pour décrire le futur du vélo. De Cannondale à Look et aujourd’hui de Look à Cannnondale, le nouveau Vice Président Europe de la marque américaine n’est jamais loin quand le vélo avance.

Mais dans quel sens ? Écoutons-le.

Le vélo de dans 10 ans…. n’existe pas. Et c’est heureux.

Il faut l’inventer et ne pas se contenter de gérer l’existant la tête bien au chaud dans le conformisme de ce qui « marche » aujourd’hui.

Cannondale a une tradition et une légitimité autour de ça. Nous sommes la marque qui a secoué le plus de cocotiers dans le monde du vélo depuis 10 ans.

« Think Différent, think Cannon » On y pense tout les matins. Et vu comme ça, le scénario est idyllique.

Maintenant, Innover, c’est prendre un risque. Et aujourd’hui, prendre des risques, ce n’est pas vraiment le leitmotiv des marques.

Mais comment imaginer le futur du vélo avec ambition sans accepter l’idée de devoir imaginer et inventer quelque chose qui n’existe pas ?

La feuille blanche chez Cannon, c’est ce qui nous motive et nous fait avancer. Cependant et pour l’avenir, je suis convaincu que la créativité devra toujours être quantifiable quand au bénéfice client qu’elle procure. Il n’y a que comme ça que ça marchera. Sinon, c’est de la pyrotechnie ou du mauvais marketing.

Le jour où Cannondale à décider de proposer la Lefty, la marque a innové et pris un risque. Par contre ce qui est clair et ce qui a fait la réussite de ce pari, c’est qu’il y avait un bénéfice quantifiable derrière cette technologie pour le pratiquant. Rien ne doit être créé ou développé sans que l’on puisse pouvoir dire et évaluer la somme de plaisir ou de performance « ajouté » que l’on en tirera.

L’innovation par la forme doit toujours être mise en perspective d’un gap de bénéfice pour la fonction. Sinon, c’est la balle dans le pied.

Prenons l’exemple du triathlon. Contrairement à la route, il n’y pas d’entraves réglementaires( UCI) à l’innovation en matière d’aérodynamisme et de géométrie. Un bonheur pour parler du futur. Dans ce domaine, l’intégration des périphériques comme les étriers de freins, les systèmes d’hydratation ou la potence est une perspective de développement très novatrice en même qu’elle est porteuse d’un bénéfice produit tangible.

L’électronique, très présente dans la gestion de la performance, ne sera pas en reste. Les capteurs de puissance ou de cadence feront certainement partie intégrante du cadre.

Dans le domaine, plus culturel, de la pratique sportive, nous allons de plus en plus vers un changement de comportement face à la compétition. Le format de la course type « critérium » courte et intense a vécu. Il ne recrute plus, pas plus qu’il ne répond aux attentes des nouveaux sportifs. Aujourd’hui où l’on parle volontiers d’engagement, on se dirige peu à peu vers un concept sportif d’aventure personnelle avec intraséquement le rallongement des distances et des formats. C’est tout le succès des Iron. MAN et des épreuves longues : vivre une expérience quasi intérieure avec le sport, soi même, le tout dans un contexte naturel omniprésent et de qualité. Cela relève d’un projet personnel plus que d’un challenge brutal et « sec » de 2 heures 30.

Pour l’avenir, cette perspective me plait autant que celle qui consiste à développer nos activités économiques conjointement à une préoccupation éthique. L’impact environnemental de la production de matériel tel que le vélo, n’est pas à priori la plus polluante des activités humaines. Et la pratique du cyclisme est assurément un vecteur d’écologie et de qualité de vie par essence. Cannondale fait néanmoins la chasse à tout ce qui peut être amélioré pour rendre sa chaine de production moins impactante sur l’environnement. En priorité, nous cherchons à réduire la consommation des ressources en matière première et en énergie. Dans le même esprit, j’ai eu la chance de pouvoir mener à terme, chez Look, un projet humanitaire avec l’association Lanéo. La commercialisation, depuis plus d’un an, des pédales Look Kéo Lanéo dont une partie du prix de vente est reversé à l’association, nous a permis de contribuer à financer la restauration et à la préservation, à travers le monde, des sites naturels dédiés aux sports de plein air. Ce type de développement sera non seulement prioritaire pour le futur, mais également et assurément vital économiquement.

L’avenir, il faut l’inventer et pas le subir. Le plaisir et la réussite sont à ce prix. A condition qu’ils soient partagés par tous. C’est mon projet…à 10 ans.

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