Rencontre avec Chistophe Le Mével

Christophe Le Mével (Française des Jeux) est actuellement le meilleur français au classement général du Tour de France. Un statut dans lequel le Français tarde à s’affirmer, malgré son caractère de gagnant. Hier, fiévreux, il a tenu à défendre sa place au général, même s’il confesse facilement "qu’il échangerai pour une victoire d’étape !". A l’arrivée de Bourg St Maurice, il répond à nos questions.

Hier, étape reine dans les Alpes. Comment vous sentiez vous ?

J’étais fiévreux, mais j’avais une place à défendre dans le général. C’était vraiment dommage parce que j’avais noté cette étape que je trouvais très belle. Mais au final, je suis content parce que j’ai passé les deux trois premières heures dans le dur, puis au fur et à mesure de l’étape, j’étais de mieux en mieux.

Vous avez quand même bien géré votre effort ?

Oui, j’étais obligé de gérer car vu mon état, je ne pouvais pas faire de "conneries", me mettre dans le rouge parce que sinon je passais par la fenêtre. Dans le col de Romme, j’ai vraiment bataillé mais je suis monté à mon train, soutenu mais jamais dans le rouge. Finalement ça m’a servi, parce que j’ai récupéré de gros coureurs comme Sastre ou Kreuziger, qui eux s’étaient mis dans le rouge et n’avaient pu aller jusqu’en haut correctement. C’est pour cela que je suis content de ma journée ! Si l’on m’avait dit le matin, vu mon état, que j’allais faire 11ème de l’étape, j’aurai signer de suite.

On a l’impression que c’est votre place que d’être dans les dix premiers...

Oui, c’est vrai que c’est ma place que d’être dans les vingt premiers du Tour de France et notamment en montagne. Après, il y a le contre-la-montre d’Annecy et je ne suis pas un grand spécialiste, mais je vais me donner à fond et aller à 100% de mes possibilités.

Justement, vous l’avez reconnu ce contre-la-montre ?

Non, je n’ai rien reconnu. D’ailleurs, l’année prochaine, je préparerai bien mieux mon Tour de France, avec notamment les étapes de montagne. Je pense que de ne pas avoir reconnu les cols a été assez handicapant ! Si on veut faire un Tour de France à 100%, on ne doit pas faire d’impasse sur la reconnaissance.

Est-il possible d’imaginer que vous tentiez un gros coup d’ici la fin de cette Grande Boucle ?

Je ne pense pas que j’aurai d’ouverture ! Je vais essayer notamment de bien m’accrocher dans le Ventoux. Il faut que je gère au maximum. C’est un Tour de France et nous sommes en troisième semaine et je suis assez fatigué. On ne peut pas faire n’importe quoi, il faut calculer ses efforts au maximum, autrement ça peut être fatal. Rester dans le top 10 serai génial... Après je vais devoir rester vigilant pour récupérer les quelques places que je vais perdre après le chrono ! (rires)...

On vous sent très ambitieux maintenant...

Ambitieux ? Oui d’autant plus que nous sommes à la fin du Tour et que j’ai une chance de bien y figurer. C’est une chance pour moi de me révéler car je suis plus habitué à faire des résultats sur des courses d’une semaine comme le Paris-Nice ou le Dauphiné. Je suis dans le top 10 du Tour ce qui signifie que l’on peut compter sur moi dans l’avenir, avec une équipe qui travaille pour moi. Au fil des années, j’ai franchi des caps pour en arriver là. On prend date l’année prochaine ?