Test du Cannondale Cujo Neo 2 : le fun avant tout

La série Cujo Neo est la déclinaison à assistance électrique de la gamme Cujo, dont il reprend le concept général, un semi-rigide équipé d’une fourche en 120mm et de pneumatiques en 27.5+. Bref, un VTT définitivement plus orienté vers le fun que vers la performance.

Le vélo testé, le Cujo Neo 2, a un niveau d’équipements situé entre le Cujo 2 et le Cujo 3, avec une fourche SR Suntour 120mm et une transmission Shimano Deore.

Le Cujo 2 Neo dans sa robe écarlate
Le Cujo 2 Neo dans sa robe écarlate

Motorisation

Le moteur Shimano Steps E8000, enfin un challenger crédible face à Bosch ?

Depuis l’explosion du marché du vélo à assistance électrique, Bosch est le roi de la motorisation électrique. Une situation que seul un autre roi, en l’occurrence Shimano, pouvait lui contester. Et le Shimano Steps DU-E8000 250W qui équipe le Cujo Neo a quelques arguments à faire valoir. Léger, plus compact qu’un Bosch, doté d’un "vrai" pédalier (le Shimano FC-E80000 qui équipe le Cujo Neo 2 a le même profil qu’un pédalier Deore XT), il s’intègre bien au vélo. Du coup, il n’influe pas sur la garde au sol du vélo, l’élément le plus bas restant, le pédalier comme sur VTT classique. Avec un couple maximal de 70Nm pour 250 watts de puissance, en terme de performance, il se rapproche du Performance Line CX et ses 75Nm, le moteur VTT de Bosch.

Il offre 3 niveaux d’assistance électrique, Eco, Trail et Boost, ce qui à l’usage, sur des parcours typés XC et randonnée s’avérera largement suffisant.

Batterie et autonomie

Le Cujo Neo 2 est équipé d’une batterie Shimano BT-E8010 de 504Wh (oui pas 500Wh, pas 510Wh mais 504Wh, dixit Shimano...), qui est chargée à 80% au bout 2h30 et à 100% au bout de 5h. Shimano promet une durée de vie de 1000 cycles. Elle est "étanche" et "ultra-résistante", mais Shimano ne précise pas si elle respecte une norme particulière en la matière. Lors de nos tests, elle a eu à subir la boue (beaucoup), l’eau (un peu) et au moins un choc (lors d’une chute). Son fonctionnement ne semble pas avoir été altéré. Même si nos tests ne permettent pas de juger de ses limites, ils permettent au moins d’affirmer qu’elle est adaptée à un usage VTT.

Concernant l’autonomie, il est toujours difficile de se prononcer, celle-ci dépendant d’un trop grand nombre de facteurs autre que le système d’assistance électrique lui-même (votre poids, le parcours, votre usage de l’assistance électrique, etc.). D’ailleurs ni Shimano, ni Cannondale ne s’engage sur quoique ce soit dans ce domaine.

En enchainant deux fois le même parcours de 45km et 700 m de dénivelé, soit 90km et 1400m de dénivelé, il restait encore 2 barres sur les 5 que compte la jauge (la 4ème barre étant probablement bien entamée), ça le situerait plutôt dans le haut du panier des vélos testés. Mais cela est aussi dû à l’usage plus économique de l’assistance électrique, modération due à l’une des vrais réussites de ce système, le sélecteur de vitesse SW-E8000.

La manette magique

Parfois, le coup de foudre pour un vélo ne tient pas à grand chose : un détail, un truc qui vous exaspérait sur les autres vélos et qui est soudainement résolu. Pour le Cujo Neo 2, ce détail c’est le sélecteur de mode d’assistance. Sur la plupart des vélos à assistance électrique, la sélection se fait par des boutons plus ou moins bien intégrés au poste de pilotage. Ce système n’est pas forcément ergonomique et naturel à utiliser. En conséquence de quoi, quand on sélectionne un mode d’assistance, on a parfois tendance à rester sur ce mode plus qu’on ne devrait. L’ergonomie du sélecteur Shimano repose sur un principe tout bête mais diablement efficace : c’est une manette, exactement comme celle d’un dérailleur avant. En tant que vététiste, vous retrouvez immédiatement vos repères et son usage devient naturel et instinctif. Du coup, on adapte continuellement le mode d’assistance à son besoin, roulant en éco la plupart du temps, passant en trail dans certaines portions de montées voir en boost sur des fins de côtes mal engagées. Au final, un usage bien plus économique de l’assistance électrique et donc une bien meilleur autonomie.

L’affichage, simple et efficace

Quelques mot enfin sur l’affichage. Il ne révolutionne pas le genre, mais il fait son travail : il affiche la vitesse, le niveau de la batterie, le mode et la puissance de l’assistance. La jauge de puissance change de couleur en fonction du mode d’assistance, ce qui fait que si on a un doute, un simple coup d’œil nous renseigne sur le mode actif.

Le test

Un grip exceptionnel

La majeure partie des sorties de test se sont déroulées sur des singles en forêt, avec quelques descentes sur terrain caillouteux et même quelques passages en pierrier hors des parcours de randonnée habituels. Pour deux des tests au moins, il avait plu la veille, les singles alternaient alors les portions boueuses (ombragées) et sèches (ensoleillées). Le format 27.5+ a la réputation d’apporter un grip phénoménal. Les tests n’ont pas démentis cette réputation. Dans la boue, sur des cailloux ou du gravier, le grip a été en défaut qu’une seule fois : une terre sèche avec une fine couche de boue, un virage serré et une entrée bien trop rapide, dérapage, pédale qui touche, le testeur en était quitte pour un sacré vol plané...

Cet incident mis à part (qui doit plus à une erreur de pilotage qu’au vélo), que ce soit en courbe ou sur des freinages, le vélo semble être sur un rail, quelque soit le type de terrain.

Cette sensation de sécurité est renforcée par le fait que les pneus de 27.5+ (associés en plus à une fourche de 120mm) lissent le terrain de manière impressionnante, bien plus qu’un 29 pouces. On roule sur un enchevêtrement de racines comme sur du plat, passe un petit tronc d’arbre couché sans prendre la peine de lever la roue... Que le format commence à être populaire en enduro est compréhensible, mais sur des singles forestiers, c’était parfois too much...

Mais on s’amuse dans les passages en pierrier, alors que d’habitude ils sont juste pénibles. Dans les descentes cassantes, c’est un vrai plaisir, dont on peut profiter sans retenue car, merci l’assistance électrique, on n’est pas cuit par la montée. Juste faut-il se méfier du sentiment de sécurité au moment d’aborder les marches les plus hautes, où on peut vite oublier qu’on est sur un semi-rigide et qu’il faut quand même s’appliquer au moment de sauter, sous peine de sanction à la réception.

Le reste de l’équipement, bien que moyen de gamme n’a pas posé de souci. Le groupe Shimano Deore, bien réglé, s’est bien comporté. Les freins, avec des disques de 180mm font le boulot. On reproche parfois à la fourche Suntour XCR d’être trop sensible aux petits défauts du terrain (en 100mm en tout cas, le Cujo Neo 2 embarque une version 120mm), mais de toute façon, avec les pneus de 27.5+, on a pas vraiment à se poser la question.

Des défauts... propres aux VTTAE

Les VTT à Assistance électrique ont des défauts auquel n’échappe pas le Cujo Neo 2. Le premier, c’est le seuil des 25km. Lorsque votre vitesse se situe autour de ce seuil (en dessous ou au dessus), l’assistance va se couper ou se réenclencher en alternance : vous dépassez les 25km, l’assistance se coupe, du coup vous repassez sous les 25km et l’assistance se réenclenche jusqu’à ce que vous stabilisiez la vitesse en dessous ou au dessus de ce seuil. Les fabricants connaissent le problème et promettent des améliorations des algorithmes qui gèrent l’assistance. En attendant cette mise à jour, il faudra faire avec, et ce quelque soit le vélo à assistance électrique.

L’autre défaut, c’est le poids. Non pour le pilotage, à aucun moment ça n’a été un problème, mais pour les rares situations où il y a du portage. Porter le Cujo dans une montée accidentée au milieu des branches de deux arbres tombés en travers de la piste, c’est l’un des rares moments où l’on regrette son VTT classique et son poids plume. Ce sont normalement des situations rares, mais c’est une donnée à prendre en compte lorsque vous choisissez un parcours.

Un autre point, qui est plus une question d’appréciation qu’un défaut : Comme évoqué précédemment, le Cujo Neo vous pardonne beaucoup d’erreurs, lisse beaucoup (trop ?) le terrain. Ce sont des sensations en moins, et pour certains, ce n’est plus vraiment du VTT. On a apprécié pouvoir rouler sur des traces de tracteur dans un champ sans être secoué comme une machine à linge ou faire de longues descentes sans avoir les mains tétanisées par les vibrations. Mais sur les portions en forêt, certaines sensations ont clairement manquées.

Dernier point la réactivité du vélo : Honnêtement, on s’attendait à pire. Du ressenti du test, l’inertie est semblable à un VTTAE 29 pouces. On est loin de celle d’un Cross Country carbone poids plume, mais rien de catastrophique non plus, et dans les relances, l’assistance électrique vous facilitera le travail. Idem pour le rendement : se poser la question n’a pas vraiment de sens quand on parle d’un vélo à assistance électrique.

De toute façon, comme on l’a déjà dit, ce vélo n’a jamais eu pour vocation la performance et le chrono, mais s’amuser sur des terrains de toutes sortes sans trop se poser de questions. Et grâce à l’assistance électrique, s’amuser longtemps, très longtemps. Et de ce point de vue, Le Cannondale Cujo Neo 2 remplie parfaitement son contrat.

La fiche complète du Cannondale Cujo 2

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