Test du Lapierre Xelius SL 7

C’est sans doute la bonne surprise dans le segment route, avec ce nouveau Lapierre Xelius qui bouscule les codes…ou plutôt les codes de Lapierre.

Ne nous le cachons pas, sur le segment route performance, la marque française a longtemps souffert d’une image moins prestigieuse que sa concurrence ( Trek, Scott, BMC pour ne pas les citer…).

Il est vrai que le poids de l’histoire et les choix parfois douteux de la marque sur ce segment ont pesé. Néanmoins, depuis 2-3 ans avec notamment le Lapierre AIRCODE DRS, la marque a repris du poil de la bête et propose une gamme complète, équilibré, design et avec un rapport qualité prix redoutable.

Avec ce nouveau Xelius, la marque a voulu taper fort, très fort en proposant de la nouveauté, le tout en maitrisant le prix et en 2022, ce n’est pas une mince affaire.

En effet, sur cette gamme Lapierre tape fort sur deux choses : LE DESIGN ET LE PRIX, oui dans un marché un peu tumultueux, la marque a semble t-il trouvé la bonne formule pour proposer un vélo bien équipé et beau. Maintenant est il efficace , c’est la question que nous nous sommes posé ?

Dans le cadre de notre test, nous avons essayé de trouver le vélo le plus équilibré possible dans la gamme. Nous ne voulions pas du montage haut de gamme, nous voulions le vélo qui va sans doute le mieux se vendre dans la catégorie.

Notre choix ? Le Lapierre Xelius SL 7, full ultegra Di2 12 v, roues DT SWISS, full intégration le tout pour 4799€.

Par ailleurs et notons le, c’est tout simplement le petit frère du vélo de l’année le Lapierre XELIUS SL 8, avec une seule différence… des roues carbones sur le 8 et alu sur le 7. Une différence qui pèsera lourd ? Nous le verrons dans notre test.

Présentation LAPIERRE XELIUS SL 7

Une révolution par rapport à la seconde génération ? Non pas vraiment, mais plutôt un vélo plus dans l’air du temps, avec des tubes plus aéros. On retrouve le concept 3D Tubular, avec un hauban qui vient se fixer sur le tube supérieur et non sur le tube de selle. C’est un parti-pris de la marque depuis la création de ce vélo et ce pour plusieurs raisons :
  Le confort
  Le poids

Après force est de constater, un rendu esthétique plus harmonieux dans cette version 3.

Le cadre est lui compatible avec des sections de pneumatiques allant jusqu’à 32mm de large. Pour les vélos équipés d’une transmission électronique, la batterie est logée non pas dans la tige de selle, mais en bas du tube diagonal, proche du boîtier de pédalier. Les roulements sont au format pressfit BB PF86. Ce cadre est annoncé à 845 g une fois peint en taille M, pour une fourche à 392 g.

En résulte un vélo complet pesé ici à 7.8 kg en taille M. A noter que les coureurs de la Groupama-FDJ n’ont pas les mêmes cadres, ils bénéficient de modèles spécifiques qui sont 100 à 120 g plus légers et qui sont uniquement proposés aux clients sur les versions kit cadre avec une version Stiff et une version Light.

Equipement Lapierre Xelius SL 7

Ce Xelius SL3 7.0, proposé à 4799€ est fourni avec le tout dernier groupe Shimano Ultegra Di2 à 12 vitesses. Lapierre a opté pour un braquet courant désormais, 52/36 pour les plateaux avec une cassette 11-30, de quoi passer partout (de notre côté nous aurions aimé un 34 dans l’enchainement des cols, mais ce n’est que notre manque de watts qui vient expliquer cela, pas le vélo).

Le vélo est équipé d’un nouveau combo cintre-potence, avec potence en alu et cintre en carbone. Lapierre indique que le cintre bénéficie d’un design améliorant la prise en main pour les sprints et la stabilité en descente. Pas de cintre profilé, mais ce combo permet en revanche de faire transiter toute la câblerie en son sein pour un look épuré. On notera que Lapierre fournit un support compteur qui s’adapte sur le capot de la potence. Un bon point.

Par contre la potence est très volumineuse et lourde… Pour le reste, il a fallu faire la course au prix du côté du chef de produit Lapierre. Du coup, pas de roues carbones ici, non des roues DT SWISS E1800 Spline. La roue entrée de gamme de la marque Suisse et au niveau du pneu tubeless, idem on a choisi le moins cher avec du Schwalbe One Racegard en 25 mm. Bonne surprise par contre au niveau de l’assise avec une selle Fizik Argo vento 5. Sur le papier, c’est cohérent et surtout on a cherché coute que coute à faire un vélo complet avec les dernières innovations cadre et transmission.

Mais ce brief est-il logique ? Oui on a un groupe DI2 12V, mais avec la flambée du prix du groupe, la variable d’ajustement elle se fera sur les pneus et les roues, or on le sait cet aspect est fondamental pour un vélo route performance, alors ce choix risque t-il de pénaliser l’ensemble ? A voir sur le terrain.

Test terrain du Lapierre Xelius SL 7

Ce qui apparaissait déjà sur la fiche technique se confirme, le cadre est top on ressent cette nervosité et ce côté tolérant. Par contre, les roues et les pneus pénalisent clairement l’ensemble, c’est lourd trop lourd. Les roulements DT sont très bons, il n’ y a rien à redire, mais le combo tubeless un peu mou et roues lourdes ne poussent pas le vélo vers les sommets. Sur la partie avant en danseuse ou en relance, le pneu s’écrase facilement et la rigidité latérale des roues n’est pas suffisante, c’est bien si vous avez l’habitude de rouler assis sans trop vous mettre en danseuse, dans le cas contraire, vous n’allez pas aimer.

C’est dommage…car le châssis a un très bon potentiel, mais la faiblesse des roues (pour un vélo de ce niveau) associées à des pneus tubeless trop mous n’est pas un bon choix selon nous.

Il y a donc deux solutions. La première, changer les pneus (plus compétitifs et plus performants), l’autre option elle fera mal au portefeuille et ce en changeant les roues ou alors vous pouvez aussi passer sur la version supérieure, le Lapierre Xelius SL 8,(à 5799€) élu le vélo de l’année.

C’est notable c’est clairement dans les bosses que la situation est criante, on sent vraiment ce poids, et ce côté mou des pneus c’est vraiment déstabilisant. De notre côté, nous avons rapidement changé les pneus pour une monte plus haut de gamme ( Continental GP5000S Tubeless) pneus que vous retrouvez sur les versions plus haut de gamme du Xelius. En 25mm toujours et là surprise le vélo change de comportement, alors oui les roues sont toujours un peu lourdes mais l’ensemble est beaucoup plus équilibré et on rentre dans un autre monde. C’est sans doute le choix de raison, comme quoi souvent négligé les pneumatiques restent l’élément indispensable pour profiter pleinement de son vélo route.

Pour le reste, le shimano Ultegra Di2 est encore dans le domaine de l’excellence il n’y a rien à dire, mais l’evolution est elle significative ?

Nous avons adoré la nouvelle ergonomie des manettes, mais pour le reste il y a certes une indexation un peu plus rapide, mais rien de phénoménal non plus. Nous nous attendions à plus, il y a toujours cette puissance au freinage, cette douceur mais pour le reste il n’y a rien de révolutionnaire…donc c’est bien c’est beau il y a une vitesse en plus, mais c’est tout.

Pour le reste, que dire…le vélo est confortable et on le sent que c’est une tendance de faire de plus en plus des vélos polyvalents, alors c’est une bonne chose pour le cyclo moyens, pour les puristes ils pourront attendre plus de leurs vélos, et s’attendre à plus de caractère, plus de rigidité.

Malgré tout, nous on a adoré car il va vraiment pouvoir vous accompagner partout et tout le temps, et pour nous c’est l’essentiel. Oui il y a plus rigide, plus léger, mais pour le commun des mortels ce ne sont pas les objectifs principaux.

Bilan du test Lapierre Xelius 7.0

Sur le papier, ce vélo est une très bonne affaire, il est beau, bien équipé, et au bon prix. Néanmoins sur le terrain, les choix logique du chef de produit de sélectionner une paire de roues trop bas de gamme par rapport au cadre et idem pour les pneus, rendent le tout un peu déséquilibré.

Nous avons adoré le bon en avant du design du vélo, son comportement polyvalent, mais alors si vous pouvez il faut changer immédiatement les pneus, et si vous avez une seconde paire de roues, là aussi n’hésitez pas.

L’objectif de la marque était clair, proposer du DI2 12V à moins de 5000€, c’est tentant car le groupe est top. Le seul hic se trouve au niveau du combo roues/pneus et cela à pour nous un impact très important sur le comportement du vélo. C’est dommage, mais il y a rien d’insurmontable.

Donc comme nous le disions, si vous pouvez il faudrait updater le vélo avec des pneus plus performants et une nouvelle paire de roues pour vraiment profiter pleinement du vélo, car ce cadre est vraiment vraiment top, c’est un top cadre sur le marché selon nous !

Alors à vous de voir, si oui ou non, l’acquisition du nouveau groupe Shimano Ultegra Di2 12V prévaut sur la qualité du train roulant...

Les +

  • Le rapport qualité prix
  • Le design
  • Full integration
  • Le groupe di2
  • Le confort du vélo

Les –

  • Le poids
  • Les pneus
  • Les roues
  • Potence volumineuse

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